Le 20 mai 1902, les forces armées des États-Unis évacuent pour l’essentiel le territoire cubain et la République de Cuba est officiellement créée. Pour la première fois de leur histoire, l’indépendance des Cubains est reconnue formellement, mais aux termes de l’amendement Platt, du sénateur américain Orville H. Platt (en), les États-Unis conservent des bases navales — Guantánamo et Bahía Honda — et sont garants de la constitution, avec le droit d’intervenir dans les affaires du pays en cas d’effondrement constitutionnel.
Les Américains se retirent de l’île, mais leurs investissements y restent considérables, et le commerce de Cuba est largement tourné vers les États-Unis avec des exportations de canne à sucre et des importations industrielles. L’amendement Platt complète ce dispositif jusqu’en 1933. L’influence des États-Unis restera forte jusqu’en 1959.
La démocratie cubaine est encore balbutiante. À la demande des dirigeants cubains, quatre interventions militaires américaines auront lieu en [1906, 1909, 1917 et 1919. Ces interventions répondent à de réelles crises constitutionnelles cubaines.
En 1906, le premier président de Cuba Tomás Estrada Palma souhaita se représenter bien que la constitution n’ait pas prévu explicitement ce cas. Une vive contestation de l’opposition s’ensuivit.