La Tchécoslovaquie, née, en 1918, de la fin de la Grande Guerre et de la défaite des empires centraux, a été dissoute, comme la Yougoslavie, après la chute du Mur de Berlin et la réunification de l’Allemagne.
Durant la Grande Guerre, des dirigeants du mouvement national tchèque (Masaryk, Benes) forment un Conseil national à Paris et organisent des régiments tchèques qui se joignent aux forces alliées. Un accord intervient avec une partie du mouvement slovaque qui est favorable à l’union. L’effondrement de l’Autriche-Hongrie permet d’unir aux territoires de Bohême et de Moravie, le territoire slovaque enlevé à la Hongrie et la Ruthénie subcarpathique.
L’indépendance de la Tchécoslovaquie est proclamée le 28 octobre 1918 à Prague, mais les frontières ne seront fixées que par les traités de Saint-Germain (10 septembre 1918) et de Trianon (4 juin 1920). Les Alliés reconnaissent le nouvel État et lui imposent certaines obligations par un traité du 10 septembre 1919.
Un gouvernement provisoire présidé par Masaryk est formé et une Assemblée nationale adopte rapidement une Constitution sur le modèle de la IIIe République française. Cependant, la principale innovation du système constitutionnel tchécoslovaque est la mise en place d’une Cour constitutionnelle spécialisée, les Tchèques soulignant à ce propos que le principal inspirateur du modèle européen de justice constitutionnelle, Hans Kelsen, est né à Prague.
La présence de la forte minorité allemande des Sudètes perturbe la vie politique du pays et provoque son effondrement après l’arrivée au pouvoir de Hitler, qui revendique la région des Sudètes et obtient satisfaction avec les accords de Munich en 1938, puis favorise la dislocation du pays : la Slovaquie devient indépendante et la Hongrie annexe la Ruthénie subcarpathique.
En 1945, la Tchécoslovaquie est restaurée et expulse la minorité allemande. Après le « coup de Prague » de février 1948, elle appartient au camp socialiste et devient une République populaire (Constitution du 9 mai 1948), puis une République socialiste (Constitution du 11 juillet 1960). En 1968, l’intervention des troupes du pacte de Varsovie met fin au « printemps de Prague » et le pays devient une fédération (Constitution de la fédération tchécoslovaque du 27 octobre 1968) jusqu’à la « Révolution de velours » de novembre 1989.
Les tentatives de réforme de l’Etat échouent et, en 1992, la dissolution de la fédération est décidée, laissant place, le 1er janvier 1993 à deux Etats indépendants : la République tchèque et la République slovaque.