La Journée mondiale de la lutte contre la traite d’êtres humains (depuis 2014), anciennement Journée mondiale de la dignité des victimes et de la traite d’êtres humains est une journée mondiale créée en 2005 et célébrée le 30 juillet.
Cette journée prend chaque année plus d’importance face à l’augmentation alarmante de l’esclavage contemporain. Selon les dernières statistiques de l’ONU, près de 50 millions de personnes étaient victimes de traite d’êtres humains en 2023.
Les travailleurs étrangers parmi les premières victimes
Selon Anick Fougeroux, avocate et présidente de l’association SOS Esclave, ce phénomène touche principalement les travailleurs étrangers, dont les passeports et les moyens de communication sont souvent confisqués par leurs employeurs. “L’esclavage moderne, c’est d’abord la privation de leur passeport, de leur moyen de se déplacer. Et c’est systématique,” explique-t-elle. Elle ajoute que “les téléphones sont interdits et confisqués par les employeurs. Un des critères du syndrome de la victime, c’est que la victime attribue à son employeur tous les droits et tous les pouvoirs.”
Les victimes peuvent également se retrouver dans des situations d’exploitation domestique. “L’esclavage est tous les jours devant vous, sous une forme ou une autre,” précise l’avocate, en mentionnant les cas de « petites bonnes » souvent représentées comme une population majoritaire parmi les victimes de SOS Esclave.
Une situation alarmante en France
Les données les plus récentes de la Mission Interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains (MIPRO) révèlent une hausse préoccupante de l’exploitation par le travail en France. En 2022, le nombre de victimes a augmenté de 55 %, tandis que le nombre de personnes mises en cause a grimpé de 33 %.
Les femmes représentent quant à elles 82 % de l’ensemble des victimes et 96 % des victimes d’exploitation sexuelle.