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Charles Lambert TRA-BI (Président du Forum des Directeurs de Publication de Côte d’Ivoire)
« Il faut que la presse ivoirienne soit économiquement viable »

Dans l’interview qu’il a bien voulu nous accorder, M. Charles Lambert TRA-BI, Président du Forum des Directeurs de Publication de Côte d’Ivoire (FORDPCI) évoque les défis de la presse ivoirienne, parle de son organisation qui prépare des séances de formation et une assemblée générale pour renouveler ses instances.    

Charles TRA-BI, le Forum des Directeurs de Publication, le FORDPCI, dont vous êtes le président, ne s’est pas fait entendre depuis plusieurs mois, au point où certains se demandent si cette structure existe toujours.

Charles Lambert TRA-BI : (rires) Oui, des gens ont bien raison de chercher à savoir comment se porte le Forum des Directeurs de Publication de Côte d’Ivoire, le FORDPCI, l’une des faitières des organisations patronales de la presse en Côte d’Ivoire. C’est aussi vrai que nous avons dormi sur nos lauriers ces derniers temps et cela a fortement agi sur la visibilité du FORDPCI. Notre organisation, qui était à la pointe de l’organisation de séminaires et autres formations professionnelles au niveau de la presse, s’est faite de moins en moins visible sur le terrain ces derniers mois. C’est une réalité que nous assumons et que nous devons corriger.  Vous savez, depuis un bon moment- pour ne pas dire depuis plusieurs années- la presse ivoirienne dans son ensemble, y compris les Organisations Professionnelles des Médias (OPM) dont le FORDPCI, sont dans une mauvaise passe. L’épineuse question de la viabilité des entreprises de presse privée ivoirienne préoccupe au plus haut point les patrons que nous sommes. L’impression, la distribution et la mévente des journaux imprimés sont autant de difficultés et de soucis qui nous perturbent. Bien entendu, ces problèmes ne peuvent expliquer, à eux seuls, la méforme du FORDPCI ces derniers mois. Il nous faut reprendre le combat là où nous l’avons laissé pour remettre notre organisation au travail et participer à redonner de l’espoir à la presse ivoirienne.

Justement, Monsieur le Président, qu’est-ce que vous envisagez pour refaire entendre la voix du FORDPCI dans l’écosystème médiatique en Côte d’Ivoire ? 

C.L.T.B :  Ces prochaines semaines et mois à venir, le FORDPCI va renouer avec des séminaires et autres formations au profit de tous les Directeurs de Publication de Côte d’Ivoire. Nous avons déjà en programmation une séance de formation des Directeurs de Publication dans le mois d’août prochain. Vous savez, on ne le dira jamais assez, la loi ivoirienne sur la presse fait du Directeur de Publication le « grand patron » du journal, le seul dont les fonctions dans la rédaction ne peuvent être déléguées.   En effet, la Loi No 2022- 978 du 20 décembre 2022, modifiant la loi No 2017 du 27 décembre 2017, portant régime juridique de la presse, en son article 26 nouveau, est assez claire : « Le Directeur de Publication est civilement responsable du contenu du journal. Sa responsabilité est engagée pour tout article publié, y compris les commentaires figurant dans les productions d’informations numériques. Les fonctions de Directeur de Publication ne peuvent être déléguées. »  La responsabilité du DP, on le consate, est lourde. C’est pourquoi, au FORDPCI, nous faisons de la formation des Directeurs de Publication, une priorité.  Outre ces séances de formation, le FORDPCI va aller, dans la foulée, à son Assemblée générale ordinaire pour renouveler ses instances et donner de la vitalité à la structure.  C’est donc tout un programme que nous avons mis en place pour finir l’année 2024 avec un FORDPCI encore plus fort.

Nous constatons que le FORDPCI n’est plus seul sur le terrain comme structure des Directeurs de Publication. Est-ce que cela n’est pas de nature à affaiblir votre structure ?  

C.L.T.B : Pourquoi pensez-vous que l’existence d’une autre structure des Directeurs de Publication pourrait fragiliser le Forum des Directeurs de Publication de Côte d’Ivoire ? Je vous rappelle qu’il existe plusieurs Organisations Professionnelles des Médias, chacune travaillant selon les objectifs qu’elle s’est fixés. Mais c’est sur le terrain, dans la prise en compte des préoccupations des membres de ces structures constituées, que la différence se fait.  Le FORDPCI, depuis sa création en 2013, s’est positionné, grâce par ses activités et à son enracinement dans l’écosystème des médias en Côte d’Ivoire, comme la principale organisation des Directeurs de Publication du pays. Les actions du FORDPCI sur le terrain parlent pour lui. C’est pourquoi, il est urgent que nous reprenions nous activités de formation et de sensibilisation des Directeurs de Publication, surtout à l’approche de l’élection présidentielle de 2005.

le Président, quelles sont, selon vous, les solutions aux problèmes de la presse en Côte d’Ivoire

L. T. B. : Je vais vous dire tout de suite qu’il n’y a pas de solutions miracles aux problèmes de la presse en Côte d’Ivoire. Il y a que chaque entreprise de presse, à son niveau et selon ses réalités, se pose de vraies questions pour ensuite trouver de vraies solutions. Il faut que la presse ivoirienne soit économiquement viable, pour permettre aux travailleurs du secteur de s’épanouir et de contribuer pleinement au développement et à la cohésion sociale.

 

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