Guillaume Soro à Ouattara et au Rhdp: «On ne va pas apporter la libération à la Côte d’Ivoire et ne pas être en liberté nous-mêmes pourquoi?»
L’ex-président de l’Assemblée nationale en tournée nationale. Guillaume Soro à Boniérédougou , ce samedi 30 mars 2019. Ci-dessous l’essentiel de son intervention.
Nous devons être dignes mais quelle est la leçon qu’on veut enseigner à la jeunesse de Côte d’Ivoire? Qu’il faut céder pour de l’argent, brader ses convictions, c’est ce qu’on veut apprendre aux jeunes ? Non, on ne peut pas accepter ça. Ils vont venir pour essayer de mentir mais moi je ne suis pas dans le mensonge.
Hier j’ai dit non à Gbagbo, aujourd’hui, je dis non à Ouattara s’il veut m’obliger à militer dans un parti je ne suis pas d’accord c’est tout. Je n’ai pas de problème avec Alassane Ouattara au plan professionnel. Mais notre vision de la politique et de la Côte d’Ivoire n’est plus la même. Parce que moi, je ne conçois pas qu’on oblige des gens à militer dans un parti. Pourquoi ?
On s’est battu ce n’est pas pour qu’on nous oblige à militer dans un parti. On s’est battu, c’est pour être libre. Celui qui veut militer au RHDP, il va ; celui qui veut militer au FPI, il va ; celui qui veut militer au PDCI, il va ; celui qui veut militer au RDR, il va. C’est la liberté que nous voulons. (…) On ne va pas apporter la libération à la Côte d’Ivoire et ne pas être en liberté nous-mêmes pourquoi ? Aujourd’hui, ce sont les gens qui disaient hier qu’Alassane ivoirien, ce sont eux que je vois sauter en train de dire qu’ils aiment Alassane plus que lui-même.
Eux, ils ont choisi le bon moment pour aimer Alassane. Mais nous qui sommes loyaux fidèles, nous qui nous sommes engagés par conviction, nous, on a choisi Alassane au moment où il ne savait même pas qu’il pouvait être député en Côte d’Ivoire. C’est à ce moment que nous, on l’a soutenu. Nous n’avons pas attendu qu’il devienne Président pour courir maintenant oui monsieur le président, oui monsieur le Président.
Alors qu’hier, vous étiez tous en train de l’insulter, de le combattre. C’est ça l’hypocrisie en politique et je refuse d’être un hypocrite c’est tout. Ceux qui étaient cachés et qui dormaient en Europe tranquillement, ce sont eux qui vont venir nous donner aujourd’hui une leçon de démocratie ? Soyons sérieux ! Les jeunes, sachez que la Côte d’Ivoire vous appartient à vous plus qu’à nous.
C’est à vous qu’appartient la Côte d’Ivoire et c’est vous qui devez décider pour la Côte d’Ivoire. Je suis content d’être avec vous et avec vous, nous allons construire et marcher dans la direction de la construction de notre pays.
Retranscrit par Prince Beganssou, ivoiresoir.net