Gbagbo libéré sous condition ce vendredi? La proposition du procureur…
Après treize refus de mise en liberté provisoire, une nouvelle demande de liberté provisoire ou d’acquittement a eu lieu ce jeudi 13 décembre 2018.
Pour Me Emmanuel Altit, l’avocat principal de Laurent Gbagbo, plusieurs facteurs militent pour la mise en liberté provisoire de son client notamment la durée de la détention, les effets de la prison sur une personne âgée et les pathologies dont souffre son client. Selon lui, le droit à la liberté provisoire est un droit indissolublement attaché à chacun sauf si le concerné a été condamné. Et pour lui, ce n’est pas le cas du procès de son client. Poursuivant, il a affirmé que l’accusation doit démontrer et procéder à la vérification du risque actuel de la mise en liberté provisoire de l’ex-président ivoirien. Pour lui, raisonner serait ouvrir une porte à des détentions provisoires sans limite qui seraient fondé sur la seule existence d’une crainte théorique émise à un intervalle régulier par l’accusation.
Quant à Me Knoops, l’avocat de Blé Goudé fait remarquer que son client est disposé à se soumettre aux conditions de la chambre en cas de mise en liberté provisoire. Il recommande par ailleurs que ces conditions ne doivent pas être contraignantes de sorte que la mise en liberté provisoire ne devienne un maintien en détention de facto.
S’agissant des déclarations publiques, l’avocat a soutenu que son client n’aura pas d’objection à s’abstenir de faire toute déclaration publique se rapportant à l’affaire. Il a cependant regretté l’imposition d’une caution ou la prise en charge des frais de sa sécurité en tant que personne indigente. Selon lui, cette situation pourrait aller à l’encontre du principe de mise en liberté provisoire.
En réponse à l’affirmation de l’accusation selon laquelle Charles Blé Goudé pourrait se soustraire à la justice une fois en liberté provisoire, Me Knoops a signifié le caractère illogique de cette allégation. Pour lui, son client est convaincu de son innocence, fuir donc serait donc illogique.
Paolina Massida, représentante des victimes pour sa part craint des représailles sur les victimes. Pour elle, la possibilité de voir octroyer à Laurent Gbagbo une mise en liberté provisoire même avec des conditions est une grande préoccupation pour les victimes qui craignent des répercussions immédiates sur la situation politique en Côte d’Ivoire eu égard à l’élection présidentielle de 2020.
Selon Eric Mc Donald, substitut de la procureur Fatou Bensouda, la condition pour une liberté provisoire de Laurent Gbagbo il faut trouver un Etat partie au statut de Rome proche de la CPI. Par ailleurs, la cour doit imposer à cet Etat hôte de surveiller les mouvements publics de Laurent Gbagbo en raison de sa facilité à réunir la foule.
Quant au cas Charles Blé Goudé, en cas d’une éventuelle mise en liberté provisoire le procureur MC Donald recommande l’application de condition plus strictes’’ notamment le port du bracelet électrique, l’accusé doit se présenter deux fois par semaine à la police et un couvre-feu de 21h à 6h.
Depuis bientôt huit ans, Laurent Gbagbo et son ministre Charles Blé Goudé sont écroués à la prison de Scheveningen au pays bas pour ‘’Crime contre l’humanité’’ : meurtres, viols et violences sexuelles, actes de persécution et autres actes inhumains.
Avec ivoiresoir.net