Gbagbo et Blé sont libres: La CPI vient de rejeter la demande de maintien en détention de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé… Les juges ont qualifié « d’exceptionnellement faibles » les arguments du procureur
Au lendemain de l’acquittement de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé pour crimes contre l’humanité, la Cour pénale internationale a rejeté la demande de leur maintien en détention, dans l’attente du procès en appel réclamé par le procureur.
Les juges de la Cour pénale internationale (CPI) ont rejeté mercredi 16 janvier à la majorité, la demande de maintien en détention de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé formulée par le procureur. L’ex-président ivoirien et l’ancien leader des Jeunes Patriotes seront donc remis en liberté en attendant leur procès en appel.
Les juges ont qualifié « d’exceptionnellement faibles » les arguments du procureur plaidant pour leur maintien en détention. Laurent Gbagbo a donné l’assurance qu’il se présenterait si cela lui était ordonné, disent les juges.
Accusés de crimes contre l’humanité, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ont été acquittés mardi par les juges de la Cour, qui ont ordonné leur mise en liberté immédiate.
Cette libération avait toutefois été suspendue dans l’attente d’une audience qui a débuté mercredi à 10 h (9 h GMT) à La Haye.
« Risque concret »
Dans leur requête, les procureurs ont affirmé qu’il existe des « raisons exceptionnelles » de s’opposer à la libération inconditionnelle de Laurent Gbagbo, évoquant un « risque concret » que ce dernier disparaisse dans l’éventualité où le procès se poursuivrait.
« Si l’appel est jugé recevable par la CPI, ça peut durer des mois voire des années »
Ils avait cependant déclaré qu’ils accepteraient une remise en liberté dans un pays membre de la CPI – excepté la Côte d’Ivoire – « si le risque de fuite peut être atténué en imposant une série de conditions ».
Premier ancien chef d’État à avoir été remis à la CPI, Laurent Gbagbo était jugé pour des crimes commis pendant la crise post-électorale de 2010-2011, née de son refus de céder le pouvoir à son rival, l’actuel président ivoirien Alassane Ouattara. Les violences ont fait plus de 3 000 morts en cinq mois.
Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé étaient accusés de quatre chefs de crimes contre l’humanité : meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains, pour lesquels ils ont toujours plaidé non coupable.
France24, Avec AFP