Fpi: Un Secrétaire national Fpi-Gor parle… «C’est trop simpliste de ne pas reconnaître sa part de responsabilité… on refuse de réfléchir, on refuse de voir comment le monde évolue… et Gbagbo souffre»
Côte d’Ivoire : A 20 mois de l’élection présidentielle, que faisons-nous ? Ivoiresoir.net vous propose une réflexion de Claude Koudou sur la situation politique en Côte d’Ivoire.
On avait le peuple avec nous ; on avait le pouvoir d’Etat et on a été renversés. La grande émotion étant derrière nous, peut-on réfléchir sereinement, identifier exactement ce qu’il s’est passé en vue de réunir les moyens idoines pour sortir de là ? La France de Nicolas Sarkozy a fait un coup d’Etat au pouvoir FPI au prétexte d’installer la démocratie. Les conséquences de ce fait surréaliste sont désastreuses. Elles sont là, patentes et visibles. Et la démocratie n’est pas là. Au contraire, celle qui était en cours d’installation avant le coup d’Etat d’avril 2011 a même été effacée.
Mais n’avons-nous pas nous-mêmes notre part de responsabilité ? Il me semble que c’est trop simpliste de ne pas reconnaître sa part de responsabilité et de tout rejeter sur les autres. Comment voulons-nous reconstruire le pays si nous refusons d’identifier l’essentiel de l’accessoire ? Nous avons condamné des années durant ; nous avons également et à juste titre dénoncé pendant des années. Ne savons-nous pas ce qu’il faut faire pour que le pays recouvre sa normalité ? D’où la réflexion : « Que faisons-nous ? »
– Mais alors qu’un homme qui a sacrifié de toute sa vie pour notre liberté, attend de nous, que nous nous battions avec pertinence ; pendant que cet homme est privé de sa liberté, on refuse de réfléchir, croyant qu’il ferait tout, tout seul surtout de là où il se trouve. Quelle castration volontaire?
– Alors, on se tape dessus ; on se soupçonne ; on est dans les mêmes intrigues qui nous ont été fatales hier. Je ne pense pas que l’on doive désespérer de nous.
– Depuis hier jusqu’à aujourd’hui, on voit tout ; on sait tout ; on veut tout accaparer, on n’est pas proactifs, lourds, négligents et parfois arrogants, on refuse de voir comment le monde évolue sous nos yeux ; parce qu’on veut préserver des positions ; je ne sais d’ailleurs pas lesquelles !
– En 2015, c’est à 6 mois de la présidentielle que la CNC a été créée ;
– En 2016, c’est à 6 mois de la tenue du référendum sur la Constitution que l’opposition ou ceux qui se classaient tels quels ont crée le « Front du Refus » et la « Coalition du Non ». Nous en connaissons les résultats.
– A 20 mois de l’élection présidentielle, que faisons-nous ? Avec 18% du corps électoral, Ouattara est au pouvoir » …et il n’y a rien « . Avec 13% au référendum, cette constitution est adoptée « … et il n’y a rien « , comme le disent les Ivoirien(ne)s. Ce qu’il se passe sous nos yeux n’est-il pas facile à comprendre ? Quelle est la priorité aujourd’hui pour chaque Ivoirien et pour chaque Ivoirienne ? Ma réponse est » Sauver d’abord le pays « .
Ma conscience a donc un choix clair, c’est cette priorité.
– Dans un pays où les populations ne se sentent pas chez eux ; où la pratique démocratique n’est pas une réalité, s’enfermer dans des clans et des camps me paraît suicidaire. Chercher à battre campagne me paraît insensé quand le pays est en danger. Je refuse donc le suicide collectif. Car l’année 2020 est trop importante ; tellement elle peut entraîner une crise encore plus importante si nous ne faisons rien que la paresse intellectuelle et l’accommodement subreptice me paraissent irresponsables. Que faisons-nous ?
En fait, nous devons refuser d’être de ces politiciens qui voient le mal et la trahison partout ; Refusons d’être de ceux qui étouffent toutes initiatives quand ils n’en sont pas les inspirateurs ; Refusons d’être de ces « élites » qui sont dans les intrigues, dans la délation et les suspicions ; Refusons de ne pas penser ;
Refusons d’être de ces intellectuels qui ne proposent rien mais qui sont constamment dans la critique sans aucune prise d’initiatives et mais que des attitudes de diabolisation.
Vu qu’aucune disposition de nos textes ne nous interdit de réfléchir ou de discuter avec d’autres Ivoiriens, qui ne sont pas de la même sensibilité que nous, qui plus est, quand il s’agit de parler de notre bien commun, en l’occurrence la patrie, il ne faut pas avoir peur de travailler à la bonne cause. Le peuple ne doit pas désespérer de nous. Ce peuple qui a donné et qui attend qu’une direction lui soit fixée, mérite d’avoir une espérance. Alors, nous réfléchirons ; nous proposerons et nous ferons des actions dans le sens de sauver le pays, nonobstant les démarches de ceux qui veulent prospérer en rendant le climat plus délétère dans les espaces qui doivent porter l’espérance du peuple.
Claude Koudou, sur ivoiresoir.net