El Hadj Mamadou Traoré (proche de Soro Guillaume) prévient encore: «Des couples seront brisés. Des familles seront brisées. La société volera en éclat. Si…»
En ce Vendredi, jour saint pour le musulman, je voudrais en toute humilité interpeller nos politiques sur le mauvais vent sur lequel les ivoiriens sont en train de souffler depuis la sortie des évêques sur la situation politique du pays.
Je suis entièrement d’accord que leur sortie soit critiquée négativement par une partie de la population puisque l’unanimité n’existe pas dans ce monde.
Je suis également d’accord que leur sortie soit approuvée par une autre partie de la population.
C’est de la fusion des opinions contradictoires que jaillit la vérité.
De grâce, que nos combats politiques ne nous amènent pas à nous retrouver dans un combat religieux entre chrétiens, considérés à tort comme les opposants, et musulmans considérés à tort comme étant les hommes du pouvoir.
De grâce, ne franchissons pas cette ligne rouge de la guerre religieuse que certains veulent susciter.
De grâces, nos enfants sont encore petits, nos petits enfants sont encore petits, nos parents sont vieux et malades, nous même ne sommes plus trop jeunes.
Évitons une autre guerre plus féroce à la Côte d’Ivoire.
Si notre affrontement politique venait à glisser dangereusement vers un affrontement religieux cela va détruire notre pays.
Nul ne sera épargné.
En effet, tout le monde n’est pas militant d’un parti politique.
Beaucoup d’ivoiriens ne font pas de la politique.
Ils ne s’y intéressent même pas.
Mais tout le monde est soit chrétien soit musulman.
Imaginez que ces deux communautés religieuses décident de s’affronter.
Des couples seront brisés.
Des familles seront brisées.
La société volera en éclat.
Personne ne veut cela pour notre beau pays.
C’est pourquoi je demande humblement aux uns et aux autres de mettre un peu d’eau dans leur vin ou dans leur bissap.
De grâce, n’embouchons pas la trompette de la guerre religieuse car malheureusement c’est ce qui est en train de se passer.
Je demande à nos guides religieux qui se trouvent dans leur association nationale des confessions religieuses de se retrouver en urgence afin de se parler et de lancer un message commun à la communauté chrétienne et à la communauté musulmane.
De grâce, ne franchissons pas la ligne rouge de la guerre religieuse.
Laissons les politiques mener leur guerre.
Mais de grâce, laissons les guides religieux mener leurs actions en faveur de la paix.
Il y a peu, le Président du Cosim, c’est à dire le chef des imams de Côte d’Ivoire, a fait une tournée à travers le pays pour prôner la paix.
Il a même demandé aux musulmans de jeûner pour la paix.
La communauté chrétienne a décidé elle aussi de faire une marche pour prôner la paix après avoir interpellé nos gouvernants sur les dangers qui peuvent compromettre la paix en Côte d’Ivoire.
Ce sont deux méthodes différentes.
Mais à mon avis toutes ces deux méthodes ne visent qu’un seul objectif.
Celui de faire en sorte que la paix revienne dans notre pays et que les prochaines élections présidentielles ne soient pas source de sangs coulés.
Que certaines personnes profitent de ces divergences de méthodes de nos guides religieux pour souffler sur la flamme de l’affrontement religieux est pour moi un acte dangereux.
Que la sagesse gagne tous les pyromanes de ce pays.
Pour parler comme quelqu’un au sujet des guides religieux il a dit ceci d’eux :
« Pauvres guides religieux!
Silencieux : Ils sont accusés de complicité avec le pouvoir devant la misère du peuple.
Actifs: ils sont accusés de prendre parti pour un camp contre un autre »
Que ma voix inaudible soit entendue par tous.
Bon djouma à toutes et à tous.