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Journée Internationale contre l'abus et le trafic illicite de drogues
Des associations souhaitent la fin de la politique des sanctions

Depuis 1987, les Nations Unis célèbrent le 26 juin de chaque année, la journée Internationale contre l’abus et le trafic illicite de drogues. Initiée pour mettre en avant les « progrès » réalisés en matière de contrôle des drogues avec une perspective punitive, cette édition, l’événement a été particulièrement marqué par une dénonciation des politiques répressives par plusieurs associations, selon RFI.

Le Collectif pour une nouvelle politique des drogues, qui regroupe une dizaine d’organisations dont Médecins du monde participe à la campagne « Support, Don’t Punish ». Cette campagne mondiale plaide pour des politiques en matière de drogues fondées sur la santé et les droits humains.

Le Collectif pour une nouvelle politique des drogues ne cesse d’alerter : la politique répressive qui sanctionne les usagers de drogue ne marche pas. « On a de nombreux éléments qui montrent qu’elle coûte très cher, qu’elle ne permet pas de faire baisser les consommations ni même les trafics. En revanche, elle détériore la santé des personnes, elle empêche les personnes d’accéder aux soins », assure Marie Debrus, référente réduction des risques à Médecins du monde.

Une justice à bout de souffle

Pour Samra Lambert, secrétaire permanente du Syndicat de la magistrature, dépénaliser les consommations de stupéfiants permettrait de dégager du temps pour la police et la justice. « La justice est à bout de souffle sur ces questions. Et les interpellations se multiplient, les condamnations ont également doublé. Il y a une perte de sens chez les professionnels, que ce soit du monde de la justice ou de la police, autour de la politique répressive actuelle en matière de drogue », explique-t-elle.

D’où l’idée d’une proposition de loi visant à supprimer les sanctions pour la consommation de toutes les drogues. « Il y aura une cohérence au niveau des politiques publiques. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. D’un côté, on punit et de l’autre côté, on veut soigner. C’est tout à fait incohérent », lance Marie Debrus.

Le collectif espère, si ce n’est faire adopter la proposition de loi, au moins apporter des arguments au débat. La France est le premier pays d’Europe à consommer du cannabis, la consommation de cocaïne fait partie des plus élevées en Europe et la consommation d’ectasie est aussi supérieure à la moyenne européenne.

Source : RFI