10 DÉCEMBRE 1948 -10 DÉCEMBRE 2021
Il y a 73 ans, l’ONU adoptait la Déclaration universelle des droits de l’homme

Adoptée sous l’égide d’Eleanor Roosevelt, veuve du président américain, la Déclaration a été inspirée pour l’essentiel par le juriste français René Cassin.

 

Le 10 décembre 1948, les 58 membres de l’Organisation des Nations Unies (ONU) siègent pour la dernière fois à Paris, au palais de Chaillot, avant de gagner New York et les rives de l’Hudson. Ils adoptent pour l’occasion la Déclaration universelle des droits de l’homme, en langue française dans sa version officielle.

Une unanimité très occidentale

Adoptée sous l’égide d’Eleanor Roosevelt, veuve du président américain, la Déclaration a été inspirée pour l’essentiel par le juriste français René Cassin. Celui-ci y voit le premier volet d’une Charte des droits de l’homme, laquelle se fait encore attendre.

La Déclaration universelle des droits de l’homme a été votée par cinquante États, les huit autres s’étant abstenus. Aucun n’a osé s’y opposer.

L’Afrique du sud, qui mettait en place l’apartheid, n’a pas approuvé l’égalité de droits entre les races et l’Arabie séoudite l’égalité entre les sexes. L’URSS et ses satellites ont contesté quant à eux le principe d’indifférenciation des statuts politiques des États et des territoires (article 2, alinéa 2).

Les autres votants, essentiellement les pays d’Amérique latine, ont suivi les États-Unis et ses alliés ouest-européens. Le monde politique, il est vrai, avait peu à voir en 1948 avec ce qu’il est devenu au début du XXIe siècle, avec près de 200 États résultant de l’indépendance de l’Afrique et de l’éclatement de l’Europe sous domination soviétique.  Sans surprise, le texte exprime la pensée occidentale du XXe siècle dans ses deux volets, socialiste et libéral.

Un texte généreux mais daté et très peu universel

Les trente articles de la Déclaration reprennent dans les grandes lignes les principes universels de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789.

Mais à la grande différence de celle-ci, concise, rigoureuse et d’une portée juridique intemporelle et réellement universelle (par exemple : « Tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits »), la Déclaration de 1948 apparaît verbeuse, avec des formules généreuses mais convenues (par exemple : « Agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité »), sans valeur juridique.

Elle est surtout singulièrement datée avec des droits qui n’ont de sens que dans les sociétés industrielles du milieu du XXe siècle et dans les sociétés occidentales de la même époque.

L’article 16 sur le mariage, par exemple, n’aurait eu aucune chance d’être agréé au XXIe siècle, tant par les États qui autorisent la polygamie (inégalité de droits entre les sexes) que par ceux qui légitiment les unions homosexuelles (« À partir de l’âge nubile, l’homme et la femme, sans aucune restriction quant à la race, la nationalité ou la religion, ont le droit de se marier et de fonder une famille. Ils ont des droits égaux au regard du mariage, durant le mariage et lors de sa dissolution »).

L’article 18 invoque le droit de chacun de changer de religion, droit qui n’est aujourd’hui admis dans aucun pays musulman.

La Déclaration plaide aussi le droit à un logement, à l’éducation gratuite, à un repos et des loisirs etc. Autant de revendications sociales qui n’ont de sens que dans les sociétés industrialisées et basées sur le salariat…

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