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4èmé EDITION DE LA JOURNEE NATIONALE DU PARDON ET DU SOUVENIR
DECLARATION DE LA CONFEDERATION DES ORGANISATIONS DE VICTIMES DES CRISES IVOIRIENNES

Mesdames et Messieurs, chers journalistes, courageuses victimes des crises armées qui ont frappé la Côte d’Ivoire,
Le mercredi 5 août 2020, le gouvernement ivoirien a décidé d’établir une Journée Nationale du Pardon et du Souvenir, qui sera célébrée chaque année le 16 décembre.
« L’institution de cette journée spéciale est une exhortation de l’ensemble des ivoiriens et des habitants de la Côte d’Ivoire au pardon réciproque afin d’honorer, sans discrimination, la mémoire de toutes les victimes des différentes crises survenues dans notre pays, de façon à nous préserver contre la répétition de ce passé douloureux » précise le communiqué du Conseil des Ministres.
Aujourd’hui, c’est avec une grande émotion que nous célébrons la 4ème édition de la journée du pardon et du souvenir.

Pour nous, qui avons été touchés par les crises en Côte d’Ivoire, cette journée a une signification particulière, car elle souligne, le souvenir des épreuves traversées, mais aussi et surtout, les leçons que nous en tirons, et l’importance de la réconciliation nationale
C’est pourquoi, en rendant hommage à ceux qui ont souffert hier et à ceux qui souffrent encore aujourd’hui, nous, victimes, réaffirmons notre engagement envers la justice réparatrice, la paix, l’harmonie et la cohésion sociale.
Nous lançons donc un appel sincère à toutes les Ivoiriennes et Ivoiriens, à ceux qui vivent sur le territoire national, aux amis de la Côte d’Ivoire et à l’ensemble de la classe politique, pour qu’ils se joignent à nous dans cet engagement mais aussi à faire face aux différents défis.
En effet, aussi surprenant et paradoxal que cela puisse paraitre, aucune cérémonie officielle n’a encore jamais été organisée à ce jour (16 décembre, Journée Nationale du Pardon et du Souvenir) pour en appeler à la reconnaissance des torts causés aux victimes et au pardon.
Aussi, depuis 2021, la réparation des victimes est au point mort. Plus de 15 000 familles sont en attente de leur chèque d’un million, environ 24 000 blessés souffrent encore de leur traumatisme, 2200 survivantes de violences sexuelles espèrent une réinsertion psychosociale.
Pis, des œuvres mémorielles et communautaires construites dans plusieurs localités du pays par le Fonds au Profit des Victimes peinent à être mis à la disposition des populations à cause du calendrier très chargé de nos autorités pour leurs inaugurations.
Aujourd’hui, l’espoir de la COVICI et des victimes est tourné vers la saisine de la Cour de Justice de la CEDEAO pour un recours en annulation de l’ordonnance d’amnistie de 2018 et de sa loi de ratification (Ordonnance qui absout les auteurs des crimes commis pendant la crise postélectorale de 2010-2011) , recours engagé par : la Ligue Ivoirienne des Droits de l’Homme (LIDHO), le Mouvement Ivoirien des Droits Humains (MIDH) et la Fédération Internationale pour les Droits Humains (FIDH).
La COVICI voudrait, ici, solennellement apporter son soutien aux actions menées par ces organisations de défense des Droits de l’Homme afin qu’au bout la reconnaissance et le pardon aient tous leurs sens.
La reconnaissance effective des préjudices subis par les victimes et la quête du pardon sont des démarches nobles et essentielles, qui peuvent permettre de tourner la page sur des blessures du passé et ouvrir la voie à un avenir plus radieux.
Il est donc de notre responsabilité de transmettre ces valeurs aux générations présentes et à venir, afin que l’histoire ne soit pas perdue, mais qu’elle nous éclaire dans notre quête d’une société pacifiste et d’un monde meilleur.
En cette journée de commémoration, prenons le temps de méditer sur notre engagement collectif ! Ensemble, engageons-nous à cultiver un esprit de compréhension et d’empathie. Que cette journée soit un symbole de notre détermination à travailler main dans la main pour un avenir de paix durable et de solidarité.
Merci à tous pour votre présence et votre engagement.