Danièle Boni-Claverie (URD) catégorique: «La traque des opposants est la preuve du caractère dictatorial de ce pouvoir (Ouattara-Rhdp) qui a peur de cette opposition…»
La présidente de l’Union républicaine pour la démocratie (Urd) était l’invitée du “Fauteuil Blanc” du “Nouveau Réveil”, ce lundi 28 octobre. Elle a passé en revue l’actualité politique en Côte d’Ivoire.
Danièle Boni Claverie, président de l’Urd, était à la rédaction du quotidien “Le Nouveau Réveil”, ce lundi, dans le cadre du “Fauteuil Blanc”, la plateforme d’échanges entre la presse et le personnalités ivoiriennes.
Trois thèmes étaient au menu de ce rendez-vous : “L’Urd, marche et vie politique du parti” ; “L’Urd et les plateformes politiques Eds et Cdrp” ; “Regard sur l’actualité sociopolitique et les enjeux électoraux”.
« Je ne suis pas une nomade politique »
A l’heure où bon nombre de partis politiques sont minés par des crises internes, qui ont provoqué des divisions en leur sein, Danièle Boni Claverie prône l’unité au sein de l’opposition. « Nous devons éviter le piège de la division. Parce que nous connaissons tous la capacité de ce pouvoir à diviser pour régner », a-t-elle déclaré.
Transfuge du Pdci-Rda, parti au sein duquel elle a fait ses débuts en politique, la présidente de l’Urd est considérée par certains comme étant une nomade politique. Car, avant de fonder sa propre formation politique, elle a milité au sein de l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (Udpci). Mais Danielle Boli Claverie refuse qu’on lui colle l’étiquette de nomade politique.
« Je ne suis pas une nomade politique. Je ne me reconnais pas dans ce schéma politique. Un nomade politique c’est celui qui trahi son parti et qui induit en erreur son électorat. »
«Les conditions sont réunies pour une crise pré-électorale»
Selon la présidente de l’Urd, le pouvoir ivoirien a la hantise d’un soulèvement populaire. «Le parti au pouvoir a tellement peur d’un soulèvement populaire que toutes les condamnations se font sous l’étiquette de trouble à l’ordre public », pense-t-elle.
Concernant la Commission électorale indépendante (Cei), tant décriée par l’opposition, Boni Claverie et son parti ne reconnaissent pas l’institution sous sa mouture actuelle. « Elle doit être mise aux normes internationales. Sur 15 personnes, le pouvoir a au moins 12. Donc rien n’a changé », argumente-t-elle. Pour elle, à l’allure où vont les choses, « les conditions sont réunies pour une crise pré-électorale. »
« Gbagbo est incontournable dans la réconciliation »
Il y a quelques semaines, un nouveau gouvernement a vu le jour en Côte d’Ivoire. Un gouvernement pléthorique qui n’a pas manqué de susciter des réactions. Pour Danièle Boni Claverie, « le gouvernement de 55 personnes mis en place par le Président Ouattara est un gouvernement de campagne. Ce sont des directeurs de campagnes qui sont dans ce gouvernement. »
S’agissant d’un éventuel troisième mandat de l’actuel tenant de l’exécutif, l’invité du “Fauteuil Blanc”, pense qu’il a l’intention de se présenter à nouveau.
La question des arrestations d’opposants en Côte d’Ivoire a également été abordée par la président de l’Urd. « La traque des opposants est la preuve du caractère dictatorial de ce pouvoir qui a peur de cette opposition, qui ne veut pas qu’elle s’organise pour mieux agir », analyse-t-elle.
Danièle Boni Claverie s’est également prononcée sur la situation de l’ancien Chef de l’Etat et son ministre acquittés par la Cour pénal internationale, mais libéré sous caution. « Nous souhaitons le retour en Côte d’Ivoire du président Laurent Gbagbo et du ministre Charles Blé Goudé. Qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, le président Gbagbo est incontournable dans la réconciliation en Côte d’Ivoire. Nous savons que ce procès est politique, le droit n’est pas totalement dit », indique-t-elle.
Avec Le Nouveau Réveil