COVID-19: Trois des auteurs de l’étude sur l’hydroxychloroquine se rétractent

Publiée le 22 mai dans la célèbre revue scientifique britannique ‘The Lancet’ , une étude concluait que l’hydroxychloroquine n’était pas bénéfique aux malades du Covid-19 hospitalisés, et pouvait même être néfaste. Sa parution avait eu un retentissement mondial, poussant notamment l’OMS à suspendre ses essais cliniques sur l’hydroxychloroquine. 

Aujoud’hui, trois des auteurs de l’étude déclarent qu’ils ne pouvaient plus se porter garants de sa véracité. Pour cause, Surgisphere, l’entreprise de soins de santé à l’origine des données, refuse de communiquer les données, invoquant des accords de confidentialité avec ses clients. Les auteurs de l’étude n’ont, de fait, « pas pu conduire une revue indépendante et nous ont informés de leur retrait du processus d’évaluation par les pairs », écrivent-ils dans le texte publié jeudi par le Lancet, présentant « leurs plus profondes excuses ».

Ses conclusions ont conduit l’OMS à suspendre ses essais sur le médicament antipaludique. Toutefois des dirigeants, dont le président américain Donald Trump, continuent de vanter son utilisation. Il en est de même pour le président brésilien Jair Bolsonaro qui a affirmé dans une vidéo que « l’hydroxychloroquine est efficace partout ». Laquelle vidéo retirée par Facebook pour avoir enfreint ses directives en matière de désinformation.

Que dit l’étude ?

La recherche pour cet article, publié le mois dernier dans la revue médicale « The Lancet », a porté sur 96 000 patients atteints de coronavirus dans 671 hôpitaux du monde entier. Près de 15 000 d’entre eux ont reçu de l’hydroxychloroquine – ou une forme apparentée, la chloroquine – seule ou avec un antibiotique.

Il a conclu que le médicament ne présentait aucun avantage contre le coronavirus et augmentait le risque que les patients développent des rythmes cardiaques irréguliers et meurent.

Mandeep Mehra, un professeur de l’Université de Harvard qui a dirigé l’étude, ainsi que Frank Ruschitzka de l’Hôpital universitaire de Zurich et Amit Patel de l’Université de l’Utah, ont déclaré dans un communiqué qu’ils avaient essayé d’organiser une révision des données par un tiers, mais que Surgisphere avait refusé de coopérer.

« Nous nous excusons profondément auprès de vous, des éditeurs et des lecteurs de la revue pour tout embarras ou désagrément que cela a pu causer », a ajouté le groupe.

Par ANAF

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