La maladie à Coronavirus, COVID-19, qui a débuté le 17 novembre 2019 à Wuhan, ville commerçante du centre de la Chine considérée comme le berceau du virus mortel, est devenue un véritable casse-tête chinois pour la plupart des gouvernements de la planète.
Sur les cinq continents, c’est le branle-bas combat tant le mal est en train de mettre en lambeaux les systèmes de santé des pays, même ceux des Etats les plus développés. Préservé un temps par la pandémie, le continent africain est de plus en plus touché par la propagation de la COVID-19.
Il ne se passe plus de jour sans que l’Afrique ne procède, comme l’Europe, l’Amérique, l’Asie et l’Océanie, au décompte de ses cas de contagion avérés et confirmés, même si nous ne sommes pas encore au stade de ravage avec les chiffres effarants qui nous proviennent d’ailleurs.
En fait, le nombre de décès en Afrique, près de 5 mois après le déclenchement de la pandémie, est relativement bas. Mais cette situation ne doit pas être prise comme un état de béatitude et de grâce. Loin s’en faut ! D’ailleurs, les médias occidentaux prédisent une hécatombe en Afrique, en raison de la caducité des infrastructures de santé sur le continent.
Le plus effrayant dans cette affaire de prévisions macabres, c’est lorsque les instances et institutions internationales embouchent la même trompette pour présenter l’Afrique comme l’espace où la COVID-19 devrait faire plusieurs milliers de morts si des actions rigoureuses et vigoureuses ne sont pas mener en amont pour que cela ne s’avère pas.
« La propagation du virus peut être contenue sur le continent si l’ensemble des Etats mettent en œuvre des actions critiques dans les deux semaines à venir », estime l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en avant-poste de la contre-attaque appliquée au virus mortel. La plupart des pays africains sont aujourd’hui touchés par la maladie selon le décompte de la structure onusienne. « Chaque composante de chaque gouvernement doit travailler ensemble pour empêcher ce virus de faire des ravages en Afrique. Les pays doivent profiter de cette fenêtre d’opportunité de deux semaines pour intensifier leurs actions avant qu’il ne soit trop tard », prévient Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. Plus alarmiste, Antonio Guterres, Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, qui appelle le monde à « faire de l’Afrique une priorité », ajoutant que pour éviter que le virus ne se propage sur le continent et occasionne des millions de morts, 3000 milliards de Dollars sont nécessaires.
L’HEURE N’EST PAS A LA RESIGNATION
C’est clair, si la pandémie perdure et que la progression du virus demeure à la hausse quotidienne de près 25% enregistrée ces derniers jours, des jours difficiles sombres attendent l’Afrique.
Face à ce triste tableau, l’heure n’est pas à la résignation mais à l’action. Bien que la quasi-totalité des gouvernements du continent ait échoué à empêcher la COVID- 19 de prendre pied en Afrique, il faut saluer les mesures sanitaires, sociales et économiques prises par ces derniers pour faire barrage au virus mortel.
Mais une chose est de prendre ces décisions, et une autre, plus importante à mon sens, est de les faire appliquer, en ce qui concerne les autorités, et de les respecter, pour ce qui est des populations.
Evidemment, en Afrique où la structure familiale n’est pas celle de la structure à famille nucléaire comme c’est le cas en Occident et où les Etats ne disposent pas de moyens colossaux à l’image des grands pays industrialisés, l’application des mesures comme le confinement total, l’isolement…ne sera guère une sinécure.
Cependant, face à l’urgence de la situation, nous devons tous faire appel à notre sens de la responsabilité qui, en définitive, reste la véritable arme contre le Coronavirus. S’il y a une réalité que ce virus qui trouble la quiétude des humains depuis la fin de l’année 2019 a rendu implacable, c’est bien qu’il ne fait aucune distinction entre les hommes, entre les catégories socioprofessionnelles.
Donc, parce que cette pandémie n’épargne personne, il met tout tout le monde sur un pied de responsabilité. Les Africains n’ont donc pas d’autres choix que d’être plus que responsables, disciplinés et respectueux des règles édictées dans la lutte contre ce mal.
Nous devons tous sensibiliser sur les gestes barrières : lavage régulier des mains, utilisation de gels hydroalcooliques, port de masques, tousser et éternuer dans le creux du coude…
Des habitudes et attitudes que nous devons désormais adopter, et qui ne doivent plus faire l’objet de banalisation ou d’obscurantisme de la part de nombre de nos concitoyens. Car avec les moyens dont nous disposons, et en bannissant de notre comportement l’irresponsabilité et l’indiscipline, nous pourrons bouter la COVID 19 hors de notre continent et faire échouer les prophéties macabres et morbides sur l’Afrique.
Charles L. TRA-BI