Alors que le coronavirus a tué plus de 56 000 Américains, selon le dernier bilan établi lundi soir, tous les États du pays ne sont pas touchés de la même façon. Chacun aborde donc le déconfinement à son rythme : certains, comme la Géorgie, ont déjà commencé et d’autres, comme New York, restent plus prudents.
Avec près d’un tiers des cas et plus de 56 000 des 210 000 victimes mondiales, les États-Unis sont de loin le pays le plus touché par la pandémie de coronavirus. Le pays a enregistré 1 303 décès supplémentaires dûs à la maladie durant les dernières 24 heures, selon un comptage de l’université John Hopkins dans la soirée de lundi 27 avril.
Il existe cependant de fortes disparités régionales entre les zones rurales très peu concernées et la région de New York par exemple, épicentre de la crise. Les autorités locales, gouverneurs en première ligne, abordent donc chacune à son rythme les mesures de redémarrage d’une économie qui, comme partout, souffre cruellement des mesures de confinement.
« Nous voulons qu’ils le fassent le plus vite possible, mais en toute sécurité », a déclaré Donald Trump lors d’un point-presse à la Maison Blanche, en espérant voir de nombreuses écoles rouvrir avant les vacances d’été.
Le retour de Donald Trump
Désireux de faire oublier des propos malheureux sur des injections de « désinfectant », le président américain s’est fait discret ce week-end, mais a renoué lundi avec un exercice quasi quotidien depuis le début de la crise.
Il en a profité pour attaquer à nouveau la Chine, où le nouveau coronavirus est apparu. La maladie « aurait pu être arrêtée à la source », a-t-il assuré, en évoquant une possible demande de réparation de plusieurs milliards de dollars. « Nous n’avons pas encore déterminé le montant final », a-t-il ajouté.
Le président a également défendu les progrès réalisés par les États-Unis en matière de dépistage. « Nous continuons d’accroître rapidement nos capacités et sommes confiants : nous avons suffisamment de tests pour commencer le processus de déconfinement et à déconfiner », a déclaré Donald Trump. « Nous voulons rouvrir notre pays et le dépistage ne sera pas un problème du tout », a-t-il ajouté, s’exprimant au côté de dirigeants d’entreprises qui fabriquent des tests.
Un déconfinement désordonné
Des chercheurs d’Harvard ont pourtant estimé que le pays n’avait pas les capacités suffisantes pour entamer son déconfinement au 1er mai. Cela n’a pas empêché plusieurs États de franchir le pas. Les restaurants de l’État de Géorgie, dans le sud, ont rouvert leurs portes lundi. Restaurants, musées, cinémas et théâtres texans pourront eux rouvrir vendredi, à 25 % de leur capacité.
Dans l’État de New York, à l’inverse, le confinement restera en vigueur au moins jusqu’au 15 mai, une décision approuvée à une majorité écrasante de la population locale -87 %. Ensuite, « il faudra être malin », a jugé le gouverneur démocrate Andrew Cuomo.
Le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, a déclaré que la Maison blanche lui avait fait savoir lundi que son État répondait aux critères de déconfinement – notamment 14 jours consécutifs de déclin des nouveaux cas d’infection –, tout en indiquant que la situation pouvait différer dans les zones les plus peuplées, comme Miami.
Alors que des conseillers de Donald Trump prônent des points presse moins réguliers de sa part, des représentants de la Maison blanche ont indiqué que les futurs points presse concerneraient davantage la reprise de l’activité économique et pourraient avoir un format nouveau.
Les républicains estiment que le rebond de la croissance économique américaine à partir de juin est indispensable aux chances de victoire de Donald Trump pour l’élection présidentielle de novembre, un scrutin que le principal intéressé a assuré lundi n’avoir jamais eu l’intention de reporter.
Source : France 24