Côte d’Ivoire-Santé: La Pisam ‘’joue’’ à l’escroc pendant 3 ans avec un patient… la Justice lui colle une amande de 100 millions Fcfa au lieu de 500 millions
2011, Ouéssi Stéphane, électromécanicien à la CIE commence à se plaindre de douleurs vives et persistantes à la colonne vertébrale. le médecin de l’entreprise l’ausculte et décide de le faire hospitaliser dans une clinique, et faire des examens approfondis.
Mais les douleurs persistent. Face à cela , Stéphane repart en consultation . Le médecin l’oriente alors vers la Pisam pour une consultation beaucoup plus approfondie en rhumatologie et hématologie. Il est reçu le 19 octobre 2011 à la Pisam par le Professeur Koffi Kouassi Gustave, qui examine l’ensemble des résultats des examens déjà réalisés, avant d’ordonner d’autres examens. Lesquels lui permettent de soupçonner un problème neurologique. Aussitôt, il fait admettre le malade aux urgences de la Pisam.
«Ton cas nécessite une opération chirurgicale»
Interné aux urgences, il est à nouveau examiné par le Professeur N’Dri Oka, un chirurgien neurologue, qui décide de son hospitalisation et lui indique , que son état nécessite une intervention chirurgicale. Le coût de la facture tendue au malade en vue de l’achat d’un lot de matériels nécessaires pour son opération chirurgicale s’élève à 2.500.000 francs CFA.
Quelques jours plus tard, il est porté à sa connaissance qu’il doit acheter encore un matériel complémentaire dénommé ballonnet, indispensable selon le Professeur, à la réussite de l’intervention chirurgicale. Petit souci, ce ballonnet est introuvable sur le marché pharmaceutique local. Finalement, c’est en Hollande qu’une commande est passée.
En attendant l’arrivée de la commande, le malade, avec l’accord du Professeur et dans un souci d’amoindrir les frais d’hospitalisation qui devenaient dangereux pour ses économies, décide de rentrer chez lui.
Mais avant de libérer son patient le 02 novembre 2011, le Professeur décide de lui poser un corset de la hanche à la poitrine alors que celui-ci n’avait aucun problème de motricité ni d’insensibilité de ses membres. A son domicile, Ouéssi Stéphane, demande, quelques jours plus tard, en raison des difficultés qu’il éprouve à respirer correctement, que le corset posé par le chirurgien soit retiré. Sa demande ne sera pas automatiquement acceptée. Toutefois, face à ses complaintes répétées, le corset sera finalement retiré et il est une nouvelle fois hospitalisé dans cette clinique le 13 novembre.
Un nouveau spécialiste pour Stéphane
Le 17 novembre 2011, le malade reçoit dans sa chambre, la visite d’un autre médecin, en l’occurrence le Professeur Boni N’Guessan, lui aussi neurochirurgien, mais plus expérimenté, paraît-il, que le Professeur N’Dri Oka.
Le professeur Boni N’Guessan informe le malade que le 18 novembre, il effectuera sur lui, l’intervention chirurgicale prévue. Troublé par cette information, Ouéssi Stéphane ne manque pas d’attirer l’attention du chirurgien sur le ballonnet commandé qui n’est pas encore arrivé alors que le professeur N’Dri Oka avait jugé indispensable pour la réussite de l’intervention chirurgicale, l’acquisition de ce matériel. Mais on assure Stéphane que contrairement à ce qui lui avait été dit, l’opération peut bien se dérouler sans ce matériel.
Un fiasco total Le 18 novembre 2011, sans le ballonnet, Stéphane subit l’opération annoncée la veille. Mais alors qu’il se croit sorti d’affaire, un jour, son état de santé, brusquement, se dégrade.
Il joint le professeur Boni N’Guessan et l’informe de son état de santé. Ce dernier le prie de se rendre à la clinique . le 04 janvier 2012, à la demande du médecin, d’autres examens sont effectués. Le résultat est sans appel. Il y a une présence de pus résultant de complications générées par l’écrasement du matériel utilisé pour l’opération chirurgicale. Devant ce résultat catastrophique, le professeur Boni N’Guessan décide de reprendre l’opération.
Stéphane atterrit en « enfer » !
Le 5 janvier, dans l’attente de cette seconde intervention et alors qu’il est dans sa chambre, Stéphane reçoit la visite du professeur N’Dri Oka qui lui apprend que cette fois-ci, c’est lui qui a été désigné pour réaliser l’intervention chirurgicale. La seconde intervention a donc lieu. Mais elle se passe mal. Car le patient a perdu l’usage de ses jambes. Et se retrouve condamné pour le reste de sa vie, à se déplacer en fauteuil roulant. Pire, il est incapable de contrôler des besoins naturels (selles et urines).
Nb: Compte tenu de son état de santé, sa compagne, l’abandonne.
Stéphane informe son employeur de sa misère qui prend en charge une grande partie des frais médicaux nécessités par sa double intervention chirurgicale et son hospitalisation. Par la suite, informée de l’état de santé d’Ouéssi Stéphane, la responsable des prestations sociales de la CIE approche la Direction de la Pisam. Un arrangement à l’amiable est trouvé. La Pisam s’engage à rembourser les 11 millions prélevés dans les poches du patient pour ce résultat dramatique(…).
En 2014 Stéphane demande à la justice de condamner la Pisam à lui verser des dommages et intérêts d’un montant de 500 millions de Fcfa.
Aujourd’hui , après 6 ans de procès, la décision est tombée. La Pisam est condamnée à verser 100 millions FCFA à M.Ouessi Stéphane.
L’éléphant Déchainé