Côte d’Ivoire-Santé: Danger dans la mise en place de la CMU… ce que les établissements à base communautaire réclament au régime Ouattara-Rhdp unifié
Entrée en vigueur le 01 octobre dernier, la Politique de la couverture maladie universelle risque de prendre du plomb dans l’aile déjà. Les établissements à base communautaire de Yopougon au nombre de 11, par la voix du président de leur coordination, Guy Sylvianne, crient leur colère et désarroi à l’Etat qui semble les avoir abandonnés. Le cumul des redevances à eux dues par l’État s’élève à 2,8 milliards de francs CFA. Dans un courrier dont copie nous est parvenue, ceux-ci interpellent le président face à la grave crise qui les frappe.
« Depuis 2011, avec l’instauration de la gratuité ciblée, le salaire de nos agents sont payés par le Trésor mais de la mauvaise des manières. Depuis les mois de juin et juillet, nos agents n’ont pas de salaire. Au niveau du payement du reste des redevances, les choses vont de mal en pis. L’Etat reste nous devoir 2,8 milliards ». Selon le courrier signé par le président Guy Sylvianne. Selon lui « Suite aux activités menées, les redevances que devrait nous verser le ministère de la Santé ne sont pas versées. Ce qui qui fait que nous ne pouvons pas renouveler et réhabiliter notre plateau technique. Souvent, sur 40 millions de subvention, seuls 2 millions nous sont versés. Ce qui est insignifiant pour les besoins que nous avons ». Et de poursuivre. « Notamment avec la fermeture de l’hôpital général, ex Pmi et la fermeture pour réhabilitation annoncée du CHU de Yopougon, nos établissements sont débordés. Avec cette situation, nous allons vers la mort des centres de santé communautaire. Nous travaillons et le manque à gagner ne nous est pas reversé, ce qui ne nous permet pas d’être efficaces » Et d’insister pour dire » Avec la Couverture maladie universelle, si vous n’arrivez pas à faire face à nos préoccupations, comment allons-nous faire face à la CMU? Aucune disposition n’est prise vis à vis de nos plateaux techniques défaillants et prendre en charge les malades dans le cadre de cette politique sociale ». Et Guy Sylvianne de se poser cette question « Nous nous posons la question de savoir si le chef de l’Etat est au courant de ces difficultés que nous vivons. C’est juste par conscience professionnelle et par amour pour le travail et les patients que nos travailleurs ne vont pas en grève. Sinon 5 mois sans salaire, c’est invivable surtout en cette période de rentrée scolaire ». Avec cette situation délétère que vivent les établissements sanitaires à base communautaire, au premier plan du processus d’intervention sanitaire, c’est l’ensemble du processus de la couverture maladie universelle, point clé de la politique sociale du gouvernement, qui est mis à mal.
J.P. (Le Nouveau Réveil)