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CÔTE D’IVOIRE/PRÉSIDENTIELLE 2020: La candidature et l’inéligibilité de Tidjane Thiam fait débat

La candidature et l’inéligibilité supposée de Tidjane Thiam à la présidentielle ivoirienne d’octobre 2020, du fait de sa double nationalité – née d’un article d’Afriksoir.net qui rapportait une source proche du RHDP – alimente les débats. Ci-dessous, la réaction d’un partisan du banquier.

Je vois circuler un article de presse où on nous dit que le pouvoir RHDP sort son arme fatale contre la candidature de Tidjane Thiam, au prétexte qu’il a la nationalité française. Ah bon donc vous avez peur ? D’abord, il ne s’en est jamais caché comme certains l’ont fait à moment donné. Et ce qu’il faut savoir c’est que beaucoup d’autres ivoiriens qui comme lui ont la double nationalité (ceux qui ne le savent pas 80% des ivoiriens vivant à l’étranger ont la double nationalité) peuvent librement et à tout moment renoncer à une nationalité qu’ils ont acquise. Cela ne saurait représenter un handicap pour Tidjane Thiam. Alors le débat est clos.

J’aimerais aussi réagir par rapport à la video du Candidat de LIDER, notre cher Prof Mamadou Koulibaly, relativement à la dette Africaine. Avec tout le respect que je vous dois Professeur (vous avez été nos Maîtres à la Fac. ), je pense que votre argument selon lequel la Task Force de l’UA, dont l’action est coordonnée par Tidjane Thiam se prend mal, n’est ni pertinent, ni opportun.

Vous brandissez des résolutions de la BAD qui ont été prises avant qu’on ne soit dans la crise du Covid-19, et de ce fait lesdites résolutions ne peuvent être adaptées à la situation que nous vivons actuellement, pour laquelle cette Task Force demande un moratoire sur la dette Africaine. Ce que vous proposez ou rappelez sur la fuite des capitaux dans les paradis fiscaux, n’est pas nouveau et représente une cause de l’endettement parmi tant d’autres comme la corruption.

Ce sont des causes structurelles qu’on ne saurait infléchir à court terme ou quasiment dans l’immédiat, seulement à moyen et long terme on y arrivera. Alors lorsque, face à l’appel lancé pour un moratoire sur notre dette, les créanciers eux-mêmes sautent sur l’occasion (parce que ce qu’ils veulent éviter coûte que coûte, ce sont des défauts paiement en cascade des pays vulnérables), vous ne devez pas crier gars cher Professeur.

Cela aura moins d’impact sur notre Credit Rating, que de suivre vos recommandations et de faire défaut à court terme. La prochaine étape de ce lobbying auprès créanciers de l’Afrique, serait de demander l’annulation d’une partie de la dette et là aussi vous avez critiqué; pourtant ce n’est pas un rêve, mais c’est un objectif réaliste et faisable (pour preuve la Côte d’Ivoire en a déjà bénéficié avec le programme PPTE).

Il faut savoir que toute restructuration de dette, se fait aussi bien dans l’intérêt des créanciers que de celui de nos pays emprunteurs, qui reçoivent ainsi une bouffée d’oxygène immédiate. Au demeurant, le vrai point au sujet de la dette comme l’avait déjà dit Tidjane Thiam, c’est d’arriver à convaincre nos créanciers d’accepter que notre dette soit libellée en monnaie locale plutôt qu’en devise. Quand vous n’êtes pas dans le secret des dieux, vous pouvez penser que cela est impossible, mais à la réalité, cela est très faisable si vous vous appelez Tidjane Thiam.

Olivier Tano

Source: Afriksoir.net

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