Côte d’Ivoire: Guillaume Soro contredit les propos d’Alassane Ouattara et veut la restauration de ‘’la démocratie, l’Etat de droit et les valeurs républicaines’’
L’ex-président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Guillaume Kigbafori Soro, a signé vendredi à Abidjan, une semaine après sa démission, l’acte fondateur d’un Comité politique (CP), un «outil» visant «sa participation au débat et à la vie publique» ainsi qu’à «l’expression démocratique», lors d’une conférence de presse.
M. Soro a paraphé cet acte « en qualité de fondateur » de ce Comité politique en vue de « préparer sa participation au débat et à la vie publique », selon un document lu par Mme Anne Marie Bonafin, un membre de l’organisation.
« En ce qui concerne le Comité politique qui vient de naître, ce n’est pas un parti politique, c’est un outil qui existe (…) pour participer à l’expression démocratique dans notre pays », a précisé l’ancien chef du Parlement, Guillaume Kigbafori Soro.
Ce Comité politique a notamment pour mission de « mener des réflexions sur les grandes questions d’intérêt national et proposer des instruments et des cadres de promotion de la démocratie, de l’Etat de droit et d’affermissement des valeurs républicaines ». Il vise en outre à examiner les questions qui lui sont soumises par le président, selon le texte fondateur.
Le Comité est formé de personnalités choisies et nommées par décision du président. Par ailleurs, les règles relatives à son fonctionnement et à la dissolution sont fixées par décision du président.
Sur la question de son avenir politique notamment s’il confirmait sa candidature pour la présidentielle de 2020, l’ex-président de l’Assemblée nationale a répondu qu’il s’en tenait à sa déclaration d’il y’a quelques jours, dans laquelle il affirmait qu’il ‘’quitte le tabouret pour aller chercher le fauteuil plus confortable’’. Contrairement aux propos du chef de l’Etat, Alassane Ouattara dans une interview au confrère de RFI, traitant Guillaume Soro de ‘’Marxiste’’, celui-ci a démenti. Affirmant : ’’Je ne suis pas marxiste, et le Comité politique n’est pas marxiste’’. Sur son appartenance à plusieurs partis et courants idéologiques depuis le début de sa carrière politique, le député Ferké a répondu ‘’qu’il ne faut pas confondre les alliances conjoncturelles et les convictions idéologiques des uns et des autres.
Alors qu’il a affirmé suite à sa démission de la tête du Parlement ivoirien, qu’il n’était plus astreint au droit de réserve, Guillaume Soro a expliqué l’avoir dit en vue de la création du Comité Politique. Indiquant qu’après avoir occupé des fonctions à un certain niveau de l’Etat, l’on ne peut révéler des secrets d’Etat.
S’agissant des dires d’un confrère étranger, affirmant que le régime en place avait décidé de soumettre l’ex-président de l’Assemblement national à un harcèlement notamment sur le plan fiscal , le député de Ferké a déclaré ‘’honnêtement’’ ne disposer d’aucun élément sur l’intention du régime. Il a affirmé avoir signé dans un groupe parlementaire en voie de création appelé ‘’le Rassemblement’’.
Soro n’exclut pas de rencontrer l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo récemment acquitté en première instance par la Cour pénale internationale (CPI), si celui-ci le désire. ‘’Ce sera sans hésitation que je le rencontrerai’’, a-t-il dit.
C’est le 8 février dernier que Guillaume Soro a démissionné de la tête du Parlement ivoirien, après qu’il a refusé de militer au sein du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), alliance présidentielle majoritaire dirigée par le président Alassane Ouattara.
Cette conférence de presse intervient une semaine après la démission de M. Soro de la présidence du Parlement. Le chef de l’Etat Alassane Ouattara avait annoncé ce départ, indiquant que cela était « entendu et réglé ».
Gilles R.O, Avec APA news et abidjan.net