Côte d’Ivoire-Franc-maçonnerie, Hamed Bakayoko manœuvre pour se maintenir à la tête de la GLCI: « J’y suis, j’y reste ! »…le coup de gueule d’Albert Pitté
Grand maître depuis 2013, le ministre de la défense Hamed Bakayoko s’est lancé dans une stratégie active de conquête d’un nouveau mandat à la tête de la Grande loge de Côte d’Ivoire.
Les maillets volent au sein de la Grande loge de Côte d’Ivoire (GLCI) avec le lancement, par le grand maître Hamed Bakayoko, d’opérations visant à se maintenir à la tête de la principale obédience du pays ( LC n°761, LC n°777). Désigné à ce poste en 2013, l’actuel ministre de la défense doit théoriquement remettre son mandat en 2020. En course pour un second mandat, Hamed Bakayoko a ainsi commencé à positionner ses proches dans les principaux organes de décision de la loge à l’issue d’une assemblée générale organisée à Abidjan, le 27 avril. Il a parallèlement procédé à de nouvelles promotions avec comme objectif de neutraliser définitivement la garde rapprochée de son prédécesseur, Clotaire Magloire Coffie. Les barons de l’ancien système tels le médecin David Mignonsin, le pharmacien Albert Pitté ou encore l’homme d’affaires Charbel Sabbague ont vu leur influence se réduire.
Hamed Bakayoko a parallèlement intégré une trentaine de ses soutiens au suprême conseil en augmentant subitement le nombre de membres de cet organe chargé de désigner le grand maître. Bakayoko est soutenu dans sa démarche par ses collègues au sein du gouvernement, par ailleurs « frères de lumières » comme lui, parmi lesquels Alain Richard Donwahi, le ministre des eaux et des forêts. Ce dernier cumule deux titres dans la GLCI : celui de grand maître provincial du Centre et de grand maître des maçons de marque. Après cette assemblée générale, le bras droit du président Alassane Ouattara a invité plusieurs de ses soutiens dans sa résidence d’Assinie, station balnéaire située à l’est d’Abidjan. Face à ce contexte, de nombreux membres de la GLCI se font plus discrets même si l’assemblée générale a été marquée par un « coup de gueule » d’Albert Pitté, ce dernier évoquant au cours des débats un « manque de respect envers les aînés ».
Source : La Lettre du Continent n°800 du mercredi 15 mai 2019