Côte d’Ivoire-Destruction du riz avarié au port d’Abidjan : Les vérités crues d’un citoyen au gouvernement ivoirien dans une lettre ouverte…
L’intégralité du courrier d’Yves Meledje, délégué national au commerce et à l’industrie de la Liberté et Démocratie pour la République (LIDER) sur destruction du riz avarié et le devenir des 2084 bidons d’huile contrefaite saisis depuis plus d’une semaine à propos desquels le gouvernement n’a plus communiqué depuis.
Monsieur le Ministre,
Vous référant au décret 2017-567 du 6 septembre 2017 portant approbation des conventions de concession du service public de vérification de la conformité des produits embarqués à destination de la Côte d’Ivoire, vous avez vous-même signé un avis aux importateurs de marchandises en République de Côte d’Ivoire le 8 février 2018, portant référence numéro 027/MCAPPME/SEPMBPE.
Par ce courrier, vous instituez qu’à compter de la date du 16 avril 2018 – à des fins de protection des consommateurs, des industries et de l’environnement -, les marchandises à destination de la Côte d’Ivoire doivent subir une vérification préalable dans le pays d’origine ou d’embarcation, à travers quatre prestataires que vous avez sélectionnés, à savoir BIVAC BV, COTECNA, INTERTEK et SGS.
Le texte précise : «L’importateur est responsable d’informer son fournisseur/exportateur du caractère obligatoire du programme et de l’exigence de présentation d’un certificat de conformité pour toutes les marchandises avant toute entrée de celles-ci en Côte d’Ivoire. Afin d’obtenir un certificat de conformité, le fournisseur/exportateur de la marchandise doit contacter l’un des prestataires mandatés dans le pays d’exportation.»
Au vu de ce qui précède, je vous saurais gré de bien vouloir nous éclairer sur le point suivant: Comment se fait-il que le navire MV Ocean Princess, avec sa cargaison de 18.104,55 tonnes de riz avariée, ait pu accoster et décharger son riz au port autonome d’Abidjan en Côte d’Ivoire, sans certificat de conformité préalable comme requis par les textes en vigueur que vous avez vous-même signés, ce d’autant plus qu’il était de notoriété publique, grâce à des organisations des consommateurs, que la cargaison de bateau était impropre à la consommation et avait été refoulée à divers ports (Tema, Lomé)?
Par ailleurs, le texte prévoit que «toute marchandise importée en Côte d’Ivoire sans certificat de conformité se verra appliquer une pénalité de 50% de la valeur CAF avec saisine, suivie de destruction de la cargaison à la charge de l’importateur.»
Nous avons pris connaissance, à travers une communication gouvernementale, que la destruction des 18 tonnes de riz avarié avait commencé hier, au centre de valorisation et d’enfouissement technique de Kossihouen, et est prévue pour durer un mois.
Comme le reste de la population, nous aimerions recevoir confirmation que les dispositions relatives aux pénalités et à la prise en charge des coûts ont bien été appliquées à l’importateur indélicat, et ne seront pas imputées au contribuable ivoirien, déjà suffisamment mis en danger par cette importation illégale.
Enfin, Monsieur le Ministre, nous vous serions reconnaissants de bien vouloir également nous situer, ainsi que l’opinion publique, sur le devenir des 2084 bidons d’huile contrefaite saisis depuis plus d’une semaine et à propos desquels le gouvernement n’a plus communiqué depuis.
Dans l’attente, veuillez recevoir Monsieur le Ministre, l’assurance de notre parfaite considération.
Yves Meledje
Délégué national au commerce et à l’industrie
Liberté et Démocratie pour la République (LIDER), Parti membre de l’Alliance Progressiste