Corps préfectoral : Les règles n’ont pas été respectées dans ce dernier mouvement préfectoral… Des aspirants mécontents parlent
Le quadrupède livrait dans sa parution dernière N° 668 du mardi 11 février que le dernier mouvement préfectoral sorti du laboratoire piétinait, sans sourciller, les règles qui régissent la corporation.
En effet, il a fallu que le quadrupède lève le lièvre pour que des langues se délient du côté du ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation. C’est que ce mouvement préfectoral a été fait dans un total brouhaha qui a laissé plusieurs aspirants au poste de sous-préfets mécontents. Rappelons que sont nommés Sous-préfet les administrateurs civils en service dans une préfecture ou une administration centrale du ministère de l’intérieur et totalisant au moins deux années d’ancienneté.
Des aspirants mécontents se sont ouverts au quadrupède. Lisons-les : « (…) Les règles n’ont pas été respectées dans ce dernier mouvement préfectoral. C’était beaucoup flagrant. Généralement il est dit qu’il faut avoir passé deux ans au ministère de l’intérieur mais ce n’est pas toujours vérifié. Parce que cette clause est battue en brèche par les mouvements. Si vous arrivez aujourd’hui, que dans un an, il y a un mouvement, si l’opportunité se présente, il n’y a pas de raison que vous ne soyez pas promu. Lors du dernier mouvement, ils ont pris un certain nombre parmi nous qui attendions, sur des bases peu objectives. Les raisons des promotions sont surtout regardées pour façon sentimentale voire tribale… Le mouvement est fait quand il y a l’opportunité de le faire, quand il y a trop de préfets ou de sous-préfet qui sont partis à la retraite. Et qu’on constate des postes vacants. Mais dans ce cas présent, vous imaginez bien clairement que c’est pour répondre à des desseins politiques. Comment cela fonctionne. Alors, le directeur général de l’administration du territoire initie le projet. Et quand le projet monte au cabinet, le Dircab entérine. Et le ministre valide. Dans ce dernier mouvement, toutes les nominations seraient passées par la primature. Une fois là-bas, le projet a été revu. La mouture du Dircab a été nettoyée. Il y a des personnes qui ont été promues mais qui ne seraient pas du ministère. Alors que le critère fondamental pour être promu c’est qu’il faut que l’aspirant au poste de sous-préfet soit du ministère, soit dans l’une des directions sous tutelle du ministère.
Nous autres qui étions dans des ministères autres et qui sommes venus au ministère de l’intérieur pour apprendre en attendant que notre heure arrive sommes délaissés au profit des nominations à coloration politique. Nous laissés pour compte au profit d’autres personnes qui n’ont pas appris les rouages du corps. C’est quand même grave. Parce qu’on apprend en étant au ministère comment gérer une circonscription. On finit souvent tard, on veille même des fois quand il y a des élections. On travaille d’arrache-pied. Mais c’est ceux qui n’ont pas fait leurs armes qui sont promus. Et beaucoup parmi eux commettent des erreurs professionnelles sur le terrain, d’autres mêmes renversent leurs galons. C’est vraiment gênant.
Mais pire, le décret de nomination qui a été lu par le porte-parole du gouvernement est complètement diffèrent de celui qui est là. Alors que c’est sur cela que le décret final est fait. Dans la première version, il y a deux personnes qui ont entendu leurs noms puis dans la mouture finale, ils n’étaient plus sur la liste. Et ils ont prétexté de régulariser les deux cas en question au niveau du secrétariat général du gouvernement, en leur donnant des circonscriptions, pour introduire cinq autres personnes, des protégés politiques, qui ne sont mêmes pas du ministère…», Se lamente un administrateur victime des pratiques présumées qu’il dénonce.
Pendant ce temps, des administrateurs qui ont fait le sacrifice de laisser leurs précédents postes, tout de même alléchants, pour embrasser le service préfectoral sont à le regretter. Vu qu’ils sont rémunérés à un salaire n’atteignant pas les 300.000 FCFA en attendant d’être promus après des années d’apprentissage.
De quoi perdre espoir dans cette Côte d’Ivoire.
M.M, in L’Eléphant déchainé N°669