Conflit Garango-Adahikro à Bouaflé : Des blessés et des versions chassées croisées…14 photos du village ‘’fantôme’’ d’Adahikro
Un violent conflit communautaire entre Adahikro et Garango a fait de graves blessés, ce lundi 27 janvier 2020, dans le département de Bouaflé, dans le centre-ouest de la Côte d’Ivoire. Les affrontements ont opposé des membres des communautés locales baoulé et allochtone burkinabè. Des blessés et des versions chassées croisées.
En début d’après-midi, nous apprenons qu’un conflit fait rage à Bouaflé. Un contact sur place nous relate les faits selon sa version. «Ce matin, lundi 27 janvier, jour de marché dans la Commune de Bouaflé, des incidents sont survenus dans le village d’Adahikro peuplé essentiellement par des baoulés et enclavé par le village de Garango situé sur l’axe Daloa juste après l’usine de Solibra… suite a un différend foncier une expédition punitive a été organisée méthodiquement par le village de Garango sur celui de Adaïkro… aucune maison n’a pu échapper à la l’assaut…tout a été brûlé, des poupées aux vélos, des motos aux maisons… l’origine du problème vient du faite que les populations d’origine burkinabè se réclament propriétaire terrien des lieux face aux populations gouro avec qui les baoulé ont acquis un terrain…», raconte notre interlocuteur. Selon un internaute qui nous a joint «il ne s’agit pas d’un conflit entre baoulés et burkinabés, mais d’un conflit entre communautés ivoiriennes : baoulé d’une part et boussanga du village de Garango d’autre part. Je rappelle que Garango est un village ivoirien d’origine burkinabée peuplé de boussanga déportés par les colons pendant la colonisation vers les années 1934. Ceux-ci ont acquis la nationalité ivoirienne grâce au président Bédié. Il s’agit d’un conflit autour de la construction d’une école par les baoulé dans le campement d’Adahikro. Je n’entrerai pas dans les détails».
Selon le cyberjournal Afriksoir.net, le calme est revenu à Garango. Suite à l’intervention des autorités sous-préfectorales. Et raconte les faits selon ses sources : «Selon nos informations, un conflit foncier est à l’origine du déferlement de violences entre le village d’autochtones baoulé d’Adahikro et d’allochtones burkinabè de Garango.
De fait, le conflit couvait depuis plusieurs mois. En effet, la mutuelle d’Adahikro envisageait de construire une école primaire sur un site, non loin du village. Lequel site est aussi revendiqué par des habitants de Garango. Ceux-ci déclarent avoir prévu d’y construire un foyer des jeunes.
Ce lundi matin, selon des témoignages, des jeunes venant de Garango ont pris d’assaut Adahikro, munis de machettes et de fusils artisanaux de type calibre 12. Bilan : au moins seize blessés et de nombreuses habitations saccagées ou incendiées. « L’on ne sait pas très bien, si des habitants de Garango n’ont pas été victimes d’attaques auparavant. Une chose est certaine, quelque chose a dû mettre le feu aux poudres », explique notre source.
Les relations sont souvent tendues entre certains autochtones de la région et des allochtones, en dépit de mariages qui ont tissé des liens étroits entre les deux communautés. Des ressortissants burkinabè peuplent Garango. Nombreux, en effet, ont acquis la nationalité ivoirienne, certains depuis des générations. La localité s’appelle ainsi parce qu’elle a été fondée par un planteur venu de Garango, ville du centre-est du Burkina Faso».
Ange Nicaelle LYRANE