Civ/Blet Richard, président de la DLC: «Je fais la politique du développement, il faut replacer le peuple au centre de nos intérêts»
Bonjour Monsieur président de la Démocratie pour la Liberté et la Cohésion (DLC). Vous rentrez d’une tournée qui vous a conduit dans plusieurs endroits de notre continent. Quels ont été les points saillants de ce voyage?
D’abord, ce voyage s’inscrit dans une logique. Un homme politique doit aussi se frotter aux autres. Lorsqu’on a à cœur d’apporter quelque chose de nouveau à sa nation, il faut bien aller ailleurs s’inspirer de ces expériences pour l’offrir à la nation. Parce que quand je critique, je propose pour permettre à la nation d’avancer. Je ne fais pas la politique politicienne. Mais je fais la politique du développement.
Vous n’êtes pas nouveau sur la scène. Est-ce que vous venez maintenant sur de bons pieds cette fois-ci ?
Oui ! Parce qu’en son temps ; nous tissions certaines relations. La politique, il ne faut pas courir à l’intérieur. Il faut savoir d’où on vient et on va. Il faut murir.
Quels sont les atouts que vous avez aujourd’hui pour tenir bon ?
C’est nos propos. Il n’y a pas meilleure manière de tenir bon que les propos que nous avons. Et, ce sont des propos de cohésion, de solidarité, de paix. Aujourd’hui, nous sommes en train de mettre en avant le peuple. Depuis que nous avons commencé la politique, c’est seulement le peuple. C’est pourquoi nous disons qu’il faut replacer le peuple au centre de nos intérêts. Pendant longtemps, le peuple est resté en marge de la politique ivoirienne. De sorte que quand le gouvernement implémente des projets, le peuple ne se sent pas à l’aise.
Vous vous souvenez que lorsqu’on votait la nouvelle constitution, il est vrai qu’il y a eu des chiffres, mais pour nous qui sommes rentrés au sein du peuple, nous avons vu que les gens ne s’intéressaient pas à ça pour la simple raison qu’ils ne savaient pas ce qui est à l’intérieur de cette constitution. Premièrement, il faut qu’on arrive à replacer le peuple ivoirien au centre de nos intérêts. Et deuxièmement, nous sommes en train de promouvoir véritablement l’identité du monde paysan. La Côte d’Ivoire aujourd’hui est à 95% paysan.
Si nous parvenons à mettre en place des projets concernant le monde paysan, par exemple l’augmentation des produits comme le cacao, le café, comme la banane, l’anacarde; si nous facilitons certaines choses pour que ce monde se sente à l’aise, vous allez voir que les agglomérations vont décongestionner. Et les gens vont repartir d’où ils sont venus. Parce qu’ils ont le strict minimum. C’est en cela que nous faisons la politique (droit à l’eau potable, à l’électricité, à la santé, à l’éducation…)
Avez-vous maintenu le contact avec les populations depuis que vous aviez fait le tour du pays durant les années qui ont suivi ?
Nous, nous sommes foncièrement ‘‘rural’’. C’est dans le monde rural que nous allons. Vous n’allez jamais entendre que Blet Richard a fait un meeting à Abidjan. Car la politique à Abidjan, c’est la politique. Non! Il faut aller au village, vous frottez aux populations. Elles ont envie de parler mais ne trouvent pas d’interlocuteurs. Et nous, nous sommes les interlocuteurs du bas peuple. Il ne faut pas rester à Abidjan pour parler. Il faut aller rencontrer le peuple pour que le peuple dise ce qu’il pense.
Entretien réalisé par Sercom Acepnuci