Comme il fallait s’y attendre, le tête-à-tête entre Alassane Ouattara, fraîchement réélu pour un 3e mandat contesté par l’opposition et Henri Konan Bédié, président du Conseil national de transition (CNT) jugé séditieux par le régime en place, a été scruté par l’opinion nationale et internationale, ainsi par les leaders d’opinion de la classe politique ivoirienne.
Il en va de Guillaume Soro, ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne exilé en France, condamné à 20 ans de prison ferme après avoir été reconnu coupable de recel de biens publics et blanchiment de capitaux.
Pour l’ancien chef rebelle, tombé en disgrâce pour avoir refusé de taire ses ambitions présidentielles, s’il faut saluer le principe du dialogue, il est impérieux qu’il respecte « l’ordre constitutionnel en Côte d’Ivoire qui exige que M. Ouattara renonce à un 3e mandat ». « La Constitution du 8 novembre 2016, en son article 55, limite strictement les mandats à 2. Exactement comme l’article 66 de la Constitution du Ghana que nul Ghanéen n’oserait interpréter autrement », estime le leader de Générations et peuples solidaires (GPS) qui conclut : tant que « cette vérité ne sera point reconnue, tout dialogue ne sera que chimérique ».
On le perçoit en filigrane, Guillaume Soro ne donne pas carte blanche aux deux ex-alliés du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), dont l’optimisme, quant à la suite des pourparlers, était palpable lors de leur déclaration au sortir de l’entrevue. En clair, pour l’ancien premier ministre de Laurent Gbagbo, la Constitution doit demeurer la boussole devant conduire toutes les négociations qui interviendront après la réélection d’Alassane Ouattara que l’opposition juge anticonstitutionnelle.
Serge Yavo