A quatre mois du scrutin électoral, Marie Carine Bladi, présidente du Parti ivoirien de Côte d’Ivoire (NICIN) et candidate déclarée à l’élection présidentielle d’octobre 2020, interpelle la CEI. Ci-Après sa déclaration.
Ivoiriens, Ivoiriennes, chers amis de la Côte d’Ivoire, je ne saurais m’adresser à vous sans exprimer ma vive émotion suite à l’attaque des positions des forces de l’ordre dans la localité de Kafolo, près de la frontière avec le Burkina Faso. Cette attaque qui a fait plusieurs victimes, a eu lieu les jeudi 11 et vendredi 12 juin derniers.
Je m’incline respectueusement devant la mémoire de nos braves soldats qui y ont perdu la vie. A leurs familles respectives et à l’ensemble de forces armées ivoiriennes, j’adresse mes condoléances.
Aux blessés, je souhaite un prompt rétablissement.
Aux populations de la région de cette localité attaquée, et encore sous le choc, j’exprime ici toute ma compassion et ma solidarité.
Cet acte odieux et totalement injustifié montre, une fois de plus, que le terrorisme est une réalité et qu’aucun pays n’est à l’abri de ce fléau auquel s’est malheureusement ajouté la crise sanitaire de la COVID-19.
Après l’attaque de Grand-Bassam en 2016, la Côte d’Ivoire n’avait pas connu pareille attaque. Cette attaque meurtrière remet au goût du jour la problématique de la sécurisation de nos frontières qui souffrent depuis des années de leur porosité.
A quatre mois de l’élection présidentielle, les populations ivoiriennes et nous acteurs politiques, avons plus que besoin d’être rassurés par ceux qui ont en charge la sécurisation du territoire national. Cela y va de la stabilité de notre pays qui est d’ailleurs sur le point d’entamer des échéances électorales.
Ivoiriens, Ivoiriennes, chers amis de la Côte d’Ivoire, cela me donne ici, l’occasion de me prononcer sur la Commission électorale indépendante. Car jusque-là, le parti divin, le Nouvel Ivoirien, Côte d’Ivoire Nouvelle, n’avait pas encore donné sa position sur certains aspects concernant la Commission électorale indépendante.
J’ai décidé de prendre la parole ce jour pour livrer ma position sur le processus électoral en tant que candidate à la présidentielle d’octobre 2020.
Ivoiriens, Ivoiriennes, chers amis de la Côte d’Ivoire, à 4 mois de ce scrutin hautement important pour l’avenir de notre pays, je suis au regret de vous dire que tout semble être réuni pour une autre crise.
La Commission électorale indépendante, structure chargée d’organiser ces élections est aux couleurs trop visibles du parti au pouvoir.
Il est inutile de rappeler aux Ivoiriens que la grave crise de 2010-2011 est partie de la CEI qui a étalé ses limites de façon spectaculaire au monde entier.
Dans un tel contexte, il était plus qu’urgent de doter la Côte d’Ivoire d’une Commission électorale consensuelle.
Hélas, on a plutôt assisté à la mise en place d’une structure qui est plus proche d’un démembrement de la présidence que d’une commission véritablement indépendante.
La CEI ne doit plus être exclusivement l’affaire d’une oligarchie politique qui maintient le pays dans la crise depuis plus de 30 ans.
Car, si on a opté pour une CEI des partis politiques, il est nécessaire d’y intégrer tous les partis.
La scène politique ivoirienne est depuis trop longtemps une affaire de castes avec tout en haut de l’échelle, des prétendus « grands » qui ont mis la Côte d’Ivoire dans l’état que nous savons.
En tout état de cause, le NICIN que je préside appelle à une recomposition immédiate de la CEI qui prendra en compte tous les acteurs de ces élections dont notre parti. Car, nous y avons légitimement notre place.
Notre démarche ne vise pas à faire la course à un quelconque poste mais plutôt à œuvrer pour plus d’équité dans un scrutin où le parti au pouvoir use déjà des moyens de l’Etat pour mener une campagne hors-délai.
Une CEI recomposée, c’est le seul gage pour notre pays d’un scrutin crédible et apaisé.
Une CEI recomposée, c’est l’assurance d’intéresser un maximum d’Ivoiriens à ces élections dans un contexte où bon nombre de nos concitoyens dénoncent une élection jouée d’avance.
Une CEI recomposée, c’est l’assurance d’avoir moins de contestations et donc moins de risques de violences et de morts.
Je lance donc ce jour un appel solennel au chef de l’Etat, le président Alassane Ouattara. Il est encore temps d’éviter à la Côte d’Ivoire une nouvelle crise qui pourrait être plus violente. Ces élections sont un tournant décisif qu’on doit tous négocier ensemble.
Il n’est jamais tard pour défaire ce qui a déjà été fait quand il s’agit de paix pour notre pays.
Monsieur le président, prenez vos responsabilités et engagez de nouvelles discussions, cette fois, sincères et inclusives pour une nouvelle CEI.
La déclaration de ce jour marque le top départ d’actions que le NICIN entend mener afin d’aboutir à une CEI véritablement consensuelle. Nous serons, à partir d’aujourd’hui, partout où le besoin se fera sentir pour porter ce message car, nous n’avons plus le droit de nous taire.
Que Dieu bénisse tous les Ivoiriens ! Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire!
Je vous remercie.