Le procès par contumace des trois pilotes aux commandes des deux Soukhoï SU 25 à l’origine du bombardement de Bouaké, en Côte d’Ivoire, s’est ouvert ce lundi 29 mars à Paris. Neuf soldats français, un civil américain ont péri et près d’une quarantaine de personnes ont été blessées dans cette attaque.
Le procès qui va se tenir en l’absence des prévenus est très attendu par les victimes et parents de victimes pour qui le bombardement de Bouaké, le 6 novembre 2004, qui a coûté la vie de leurs proches, n’a pas livré tous ses secrets. Ils espèrent que le procès leur dira d’où est venu l’ordre de bombarder et pourquoi les pilotes biélorusses n’ont pas été arrêtés bien que l’occasion ait été donnée aux autorités françaises.
Les nombreuses zones d’ombre que comporte cette affaire avaient amené les enquêteurs à examiner le rôle de trois ministres de l’époque, en charge de la Défense, Michèle Alliot-Marie, de l’Intérieur Dominique de Villepin et des Affaires étrangères Michel Barnier.
Cependant, la Justice n’a pas saisi la Cour de justice de la République, unique juridiction en France habilitée à juger les ministres. Ils sont néanmoins cités à comparaître au procès qui s’est ouvert lundi, à Paris, en tant que témoins. Mais d’ores et déjà, la ministre de la Défense de l’époque, Michèle Alliot-Marie, a indiqué qu’elle ne viendrait pas au procès, évoquant une défaillance de sa mémoire.
Le 6 novembre 2004, le président ivoirien Laurent Gbagbo entreprend de réunifier son pays coupé en deux depuis l’éclatement de la rébellion en 2002. L’opération « Dignité » est alors lancée mais va être écourtée par l’intervention de l’armée française après que l’un des avions des forces ivoiriennes eut bombardé l’un de ses camps militaires installé dans une école à Bouaké.
Accusés d’assassinat et de tentative d’assassinat, les prévenus encourent la peine de prison à perpétuité.
Serge YAVO