Bédié-Gbagbo/Aggiornamento historique pour la réconciliation: Le coup de maître de l’opposition significative ivoirienne (par Ferro M. Bally)

Bédié-Gbagbo/Aggiornamento historique pour la réconciliation: Le coup de maître de l’opposition significative ivoirienne (par Ferro M. Bally)

Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié sont deux adversaires jurés, opposés politiquement et idéologiquement. Au Pouvoir comme dans l’Opposition, ils n’ont jamais fumé le calumet de la paix.
Les circonstances les ont rapprochés et les jettent dans les bras, l’un de l’autre. Au grand déplaisir de leurs contradicteurs. Le dénominateur commun à cette idylle s’appelle Alassane Ouattara.
L’actuel chef de l’État a préféré déporter son prédécesseur dans les geôles de la CPI pour le neutraliser et a roulé dans la farine son « aîné » qui lui a déroulé le tapis rouge, en le faisant baptiser « Alla N’San ».
Autant les retrouvailles politiques entre Ouattara et Bédié au sein du RHDP ont été surprenantes au point que le président du PDCI-RDA a argué qu’en « politique, il n’y a rien d’impossible », autant l’aggiornamento entre Gbagbo et Bédié est historique, à un moment clé: Laurent Gbagbo, accusé de crimes contre l’humanité, a été innocenté à la CPI le 15 janvier 2019, mais reste en liberté…conditionnelle, dans l’attente de l’éventuel recours de la procureure de la Cour.
Le premier meeting que ces deux leaders ont fait organiser le samedi 14 septembre 2019 est un coup d’essai de mobilisation militante qui s’est avéré un coup de maître.
La ferveur politique qui s’est emparée des militants des deux bords politiques, brandissant indistinctement les posters de Gbagbo et Bédié, présente ce duo d’anciens présidents de la République comme l’alternative crédible au Pouvoir et le principal adversaire du Parti unifié RHDP pour la présidentielle d’octobre 2020.
De ce fait, faute de prendre le train pour ne pas jouer les seconds rôles, des partis ou coalitions de l’Opposition pourraient bien se trouver, à leur insu, à la périphérie à jouer les trouble-fêtes; sans compter que la guerre des logos et sigles devient ainsi un combat d’arrière-garde et une querelle de clocher.
F. M. Bally

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