Après la formation du dernier gouvernement: Jean Yves ESSO ESSIS (citoyen ivoirien) se révolte contre Alassane Ouattara et lui crache des vérités
Lettre Ouverte au Président de la République de Côte d’Ivoire, son Excellence Alassane OUATTARA.
Excellence Monsieur le Président,
Je me permets de vous ecrire ces lignes aujourd’hui car je viens de prendre connaissance de la nouvelle composition pléthorique de l’équipe gouvernementale qui, très certainement, accompagnera votre action jusqu’aux prochaines échéances électorales d’octobre 2020.
D’aucun me diront qu’en osant vous écrire cette lettre ouverte, je me permet de m’octroyer des prérogatives injustifiées. Soit.
Je leur réponds simplement que mon statut de citoyen ivoirien me donne le droit, me semble t-il, de m’adresser directement à mon président, en y mettant, bien évidemment, les formes et le respect dus à son rang.
Aussi me permettrais-je de continuer mon propos, espérant que mon présent courrier rencontrera votre lecture bienveillante.
Invité face aux électeurs à la RTI le 28 octobre 2010, en tant que candidat à l’élection présidentielle, face à Jean-Claude Bayala de Radio Côte d’Ivoire, Abel Doualy de Fraternité Matin et Victorien Angoua de la Première, la question suivante concernant les effectifs pléthoriques gouvernementaux, vous a été posée :
« Est-ce à dire qu’il faudrait s’attendre à un gouvernement pléthorique une fois Alassane Ouattara au pouvoir? »
Vous avez répondu ce qui suit :
« Vous savez, rappelez-vous quand le Président Houphouët-Boigny m’a demandé de former le gouvernement le 7 novembre 1990. Je suis passé d’un gouvernement de 44 ministres à un gouvernement de 20 ministres. Je ne dis pas que je ferai à nouveau un gouvernement de 20 ministres. Mais, avec un gouvernement de 30 ministres, ce qui serait moins que le gouvernement actuel, on peut accommoder tout cela. (…) Il faut prendre les meilleurs, les plus expérimentés et les plus compétents. »
Excellence Monsieur le Président,
Vous avez battu tous les records en nous imposant le gouvernement ivoirien le plus pléthorique de toute l’histoire de la Côte d’Ivoire avec ses 50 membres. Cela ne s’était jamais vu en Côte d’Ivoire depuis l’accession à l’indépendance sous Félix Houphouët-Boigny, en passant par Henri Konan Bédié, Robert Guéi et Laurent Gbagbo.
A quoi sert un ministre de la promotion du riz quand nous avons un ministre de l’agriculture?
A quoi sert un ministre de l’assainissement et de la salubrité lorsque nous avons un ministre de l’environnement et du développement durable?
A quoi sert un ministre de l’économie et des finances lorsque nous avons un ministre chargé des affaires économiques et financières ?
L’Agence Ecofin a classé 188 pays selon le niveau d’inclusion de leur économie, en confrontant leur niveau de richesse par habitant avec leur indice de développement humain, établi par le PNUD, qui évalue, pour la population de chaque pays, son niveau d’accès à la santé, à l’éducation, au savoir et à des conditions de vie décentes (logement, emploi, sécurité, etc.).
Parmi les pays africains qui investissent le moins dans leur développement humain en proportion de leur richesse, on note la Namibie, Djibouti, le Gabon et également…la Côte d’Ivoire.
Vos éclaircissements nous aiderons peut etre à mieux comprendre pourquoi vous avez fait le choix d’alourdir considérablement les dépenses de fonctionnalités d’un Etat qui a atteint un seuil de pauvreté de plus de 50% plutôt que de vous concentrer uniquement sur le bien-être des populations et l’emploi des jeunes.Dans le secret espoir que vous voudrez bien venir nous expliquer en direct vos choix, pour le moins étranges, devant les médias, comme cela se fait très souvent aux États-unis, pays que vous avez l’habitude de nous citer en exemple, et,
Convaincu que ce petit billet rencontrera votre bienveillante lecture,
Je vous prie d’agréer, Excellence Monsieur le Président, l’assurance de mes sentiments respectueux et profondément dévoués.
Jean Yves ESSO ESSIS
Citoyen ivoirien