Ce n’est pas la sérénité en Algérie, à 24 heures des élections législatives. Pour cause, l’arrestations, jeudi 10 juin 2021, de journalistes et activistes anti-pouvoir. Les trois personnalités arrêtées sont Ihsane El Kadi, journaliste et directeurs des médias Radio M et Maghreb, Khaled Drareni, fondateur du site d’information Casbah Tribune, et correspondant en Algérie pour TV5 Monde et pour Reporters sans frontières (RSF) et Karim Tabbou, dirigeant de l’Union démocratique et sociale (UDS, parti non agréé).
« Le journaliste et directeur des deux médias Radio M et Maghreb émergent, Ihsane El Kadi a été interpellé par des services de sécurité à sa sortie de son bureau à Alger centre ce jeudi 10 juin 2021 en fin d’après-midi », a annoncé Radio M. Le 18 mai, le journaliste avait été placé sous contrôle judiciaire à la suite d’une plainte déposée par le ministère de la Communication pour « atteinte à la sécurité et l’intégrité de l’unité nationale », et « publications qui nuisent à l’intérêt national ».
Quant à l’autre journaliste arrêté, Khaled Drareni, il a été interpellé le même jour. En 2019 et 2020, il a été plusieurs fois interpellé alors qu’il couvrait les manifestations du Hirak. Condamné le 15 septembre 2020 à deux ans de prison ferme, Drareni est finalement libéré le 19 février 2021. Karim Tabbou, lui, a été condamné d’abord pour « atteinte au moral de l’armée » puis pour « incitation à la violence » et a passé plusieurs mois en prison avant sa libération le 2 juillet 2020.
Ces arrestations interviennent alors que l’Algérie organise, ce samedi, les législatives qui devraient acter le renouvellement du Parlement. Les motifs de ce tour de vis demeurent inconnus.
Sorraya OKAKO