Affaire ‘’Jacques Mangoua’’ : La peur règne au pays d’Alassane Ouattara…tous des prisonniers en sursis de Koné Braman, des avocats font des révélations graves
L’affaire Jacques Mangoua n’a pas encore fini de livrer tous ses secrets. Après la condamnation à 5 ans de prison ferme du vice président du Pdci Rda, Jacques Mangoua, le 3 octobre à l’issue d’un procès expéditif, le procureur Koné Braman, a cru bon de s’étaler dans la presse et surtout sur le plateau de la Rti1, pour un procès dont il n’a pas décidé de l’issue et en lieu et place du juge qui a condamné le président du conseil régional. Que voulait-il prouver si ce n’est que ce procès est politisé? A la suite de cette condamnation et du transfèrement à Abidjan du prisonnier politique du Gbêkê, le conseil des avocats du cadre du Pdci-Rda n’a pas mis du temps pour réagir.
«Nous avons exercé une voie de recours pour dire que nous ne sommes pas d’accord avec ce procès. Un procès politique ne peut pas faire l’objet d’un flagrant délit » déclare la défense. Pour Maître Adjé Luc, « la procédure de flagrance est dans son sens est une procédure qu’on utilise sur des faits, soit quand l’infraction est en train de se commettre ou est en train d’être commise. On parle également de flagrant délit dans une action qui a été commise dans un temps voisin de l’action ou encore avec la clameur publique», ont dit, ce mercredi 9 octobre, ses avocats qui étaient face à la presse au siège du Pdci-Rda à Cocody. La défense, représentée par Maître Adjé Luc et Brou Siméon a dénoncé le procès avant d’annoncer avoir fait recours en Appel.
«Ce procès me fait peur, à moi-même et démontre que les Ivoiriens sont des prisonniers en sursis; car aujourd’hui quelqu’un peut en venir à être inculpé si l’on découvre des objets non loin de son domicile», a dit craintif, l’avocat avant d’insister que «quelqu’un peut jeter une arme par-dessus votre clôture dans votre cour, le dénoncer auprès autorités judiciaires et vous pouvez être condamné sans que le procureur ne fasse une enquête».
S’agissant de la clôture de la résidence de Jacques Mangoua qui aurait été escaladée avec des traces qui auraient été découvertes, Maître Adjé Luc est formel: «Au cours du procès, à aucun moment on a parlé de traces sur le mur et à aucun moment nous avons interrogé le gardien qui n’est pas en réalité un gardien, sur ces présumées traces. C’est un cultivateur qui garde les clés de la maison et qui a pour mission de mettre en marche les moteurs qui font fonctionner la château d’eau qui alimente le village en eau potable; après quoi, il vaque à ses occupations champêtres et le soir il revient juste pour allumer les lampes. Donc ce n’est pas quelqu’un qui est présent tout le temps à la résidence. Nous lui avons posé juste quelques questions pour savoir si la veille du 20 septembre, date à laquelle ces armes ont été découvertes, il était venu à la résidence villageoise du président Mangoua, il a dit non, et que c’est l’avant-veille, c’est-à-dire le 18 septembre qu’il y est passé. Nous lui avons aussi demandé depuis quand le président Mangoua n’est pas allé dans son village, il a répondu que c’est depuis la fête de pâques. Donc depuis avril jusqu’à la découverte de ces armes en septembre, le président Jacques Mangoua n’est pas allé dans cette résidence de son village», a clarifié Me Adjé.
Pour ce procès, le procureur Braman Koné aurait violé le nouveau code de procédure pénale. «Car le nouveau code de procédure pénale insiste, notamment, contrairement à l’ancien code, sur la présomption d’innocence et la liberté. Il aurait pu bénéficier, selon le nouveau code, de liberté conditionnelle puisqu’il est le président de la région, justifiant de résidence connue notoirement. Mais non, le président Jacques Mangoua a été gardé à vue, donc privé de sa liberté, plus de 48h sans être entendu. Ce n’est pas normal», s’est indigné Luc Adjé.
Et puis, le procureur Koné Braman a fait un rapprochement de la découverte de cet arsenal au conflit intercommunautaire qui a éclaté à Béoumi (centre du pays) au mois de mai, alors même que le président Jacques Mangoua n’est plus revenu au village depuis la fête de pâques. «C’est une extrapolation dangereuse. Il ne fallait pas aller à la politisation du procès mais plutôt aller sur le plan technique», ont estimé les avocats de la défense. Espérant que la décision prise sera pour le triomphe de la vérité en Appel.
Comme quoi, vu les circonstances du procès et vu les agissements du procureur Braman Koné, la condamnation du président Jacques Mangoua n’est plus, ni moins qu’un complot politique. Non seulement le procureur viole le code de procédure pénale, mais il se débat pour expliquer une décision de justice qu’il n’a pas prononcée en lieu et place du juge qui a prononcé la condamnation de Jacques Mangoua.
Gilles Richard OMAEL