Méité Sindou (pro-Soro) hausse le ton et avertit: «Nous allons contraindre le régime (Ouattara-Rhdp) à poursuivre le processus de démocratisation… contre la volonté de son propre gouvernement»
Sindou Méïté, membre du comité d’orientation et de coordination de Générations et peuples solidaires (GPS), s’est voulu un peu plus clair sur le retour de Guillaume Soro en Côte d’Ivoire.
Au cours d’une conférence de presse animée le lundi 28 octobre 2019 à Marcory, il a rassuré que son mentor rentrera bientôt sans être inquiété. Il affirme que Soro fait partie des rares hommes politiques dans ce pays qui n’est jamais allé en exil. Le retour en terres ivoiriennes de Guillaume Soro, candidat déclaré pour la présidentielle de 2020 n’est pas à discuter selon ses proches termes.
« Avant qu’on nous dise que le président a révisé la constitution, la constitution de 2016 indique que nul y compris le président de la république n’a le droit de contraindre un citoyen à l’exil. Et cette constitution par certains aspects même si dans d’autres aspects nous sommes restés très réservés, elle est quand même en vigueur. Le président Guillaume Soro l’a dit lui-même qu’il rentrera. Il va rentrer très bientôt. Vous devrez savoir que ce n’est pas la première fois que nous aux côtés de lui, sommes confrontés à ce genre de rumeurs. Remarquez que chaque fois que le président Guillaume Soro a été à l’extérieur pendant un temps long, il a suscité l’émoi et la peur au sein du régime », a expliqué l’ex-porte-parole de Guillaume Soro.
« Il nous est revenu que ses absences suscitent au haut sommet de l’Etat tous genres d’inquiétudes et de questionnements. Mais aussi long qu’il soit resté à l’extérieur, il est toujours rentré. La dernière fois, c’était en 2018, la crise entre nous et le régime commençait à pointer à l’horizon où il est resté entre six et huit semaines à l’extérieur et on avait dit qu’il ne rentrait pas. Ou dès qu’il rentrait, il serait cueilli à l’aéroport. Vous nous avez vu tous ici autant que nous sommes avec tous ses partisans à l’aéroport de la place Akwaba, le grand portail du pavillon d’honneur où nous sommes allés le recevoir il a tenu une conférence de presse. Et il a dit ce qu’il avait à dire dans l’enceinte de l’aéroport et il est rentré chez lui », a rappelé l’ex-journaliste.
« Je crois que le président Guillaume Soro fait partie des rares hommes politiques dans ce pays qui n’est jamais allé en exil. Même au plus fort de la crise de 2002 quand il revendiquait la rébellion, il était ici dans le nez du régime du président Laurent Gbagbo. C’est ici à Abidjan qu’il revendiquait l’action militaire qui avait été conduite en 2002. Nous ne sommes jamais allés en exil parce que ce pays est le nôtre. Et donc le président Guillaume Soro rentrera et nul ne l’empêchera de rentrer chez lui », a prévenu Meïté.
« La deuxième chose c’est l’écarter. Chers amis vous-mêmes qui avez suivi l’actualité politique depuis 1993. Depuis l’application des lois électorales pour qualifier et disqualifier les uns et les autres. Depuis les constitutions écrites entre 1998 et 2000 pour écarter des candidats dans une côte d’Ivoire où le président Ouattara a été écarté des présidentielles. Pensez-vous encore que c’est dans cette Côte d’Ivoire en 2019 à l’approche des élections de 2020 qu’il peut advenir qu’un régime nourrisse l’ambition de réviser une constitution pour disqualifier un candidat ? », s’est-il interrogé.
«Est ce que vous pensez que ça c’est responsable ? Pensez-vous que c’est faisable si on ne devrait pas déchirer, cracher, piétiner l’histoire multiple de la Côte d’Ivoire ? Nous attendons, nous entendons aussi beaucoup de choses se dire. Mais à titre personnelles certains d’entre vous savez que j’ai dirigé un média qui a défendu dans les moments de braise l’accessibilité du président Ouattara au pouvoir. Vous savez que nous avons fait front chaque fois que la dictature a été forte. Et je pense que le président Ouattara et son régime ne se méprennent pas sur notre détermination parce que ce pays nous appartient. En dépit des rumeurs que nous entendons, nous allons contraindre le régime à poursuivre le processus de démocratisation qui a été entamé depuis 1990. A rentrer dans le schéma démocratique, à respecter les lois et libertés. Nous allons le contraindre contre la volonté de son propre gouvernement à organiser et à superviser des élections acceptées en 2020 », a mis en garde l’ex-directeur général du quotidien Nord Sud.
Karina Fofana, africksoir.net