Ce mercredi 11 juillet, la direction et les militants du Pdci ont rendu un hommage à Jean Konan Banny: Guikahué retrace la vie du grand militant et l’homme d’Etat
Le 27 mai 2018 a sonné le retour d’une des pierres angulaires de notre Parti vers le Père Eternel. Il s’agit de notre frère, notre ainé, notre doyen, Jean KONAN BANNY, dépeuplant un peu plus encore, la forêt des collaborateurs du Père Fondateur.
Oui, la mort implacable a encore frappé dans nos rangs, nous conviant à cette énième réunion d’un Bureau Politique de recueillement dans cette Salle qui porte l’illustre nom de Félix HOUPHOUET-BOIGNY
Excellence Henri KONAN BEDIE, Président du PDCI-RDA
Mesdames et Messieurs les Vice-présidents
Mesdames et Messieurs les membres du Secrétariat Exécutif
Distingués membres du Bureau Politique
Honorables membres du Comité des Sages
Chers Militantes, Chers Militants
Me voici une fois encore devant vous, pour sacrifier à ce terrible exercice mais mon devoir de rendre hommage à un autre Doyen, compagnon de Félix HOUPHOUET-BOIGNY, un des piliers du PDCI-RDA, Jean KONAN BANNY.
L’élève que je suis est commis pour rendre un ultime hommage à un pionnier, né le 14 juillet 1929 à Divo, Jean KONAN BANNY classé parmi les meilleurs de sa génération a été de l’aventure 1946 qui le fait atterrir au Lycée de Carcassonne puis à Montpellier pour des Études supérieures de droit. Il est avocat de profession.
Jean KONAN BANNY fut un homme de vérité, que dis-je, de véridicité. Son franc-parler légendaire dans notre famille politique, l’a parfois confronté à l’incompréhension de la hiérarchie.
Homme de courage et de conviction, il n’a jamais fléchi dans son combat pour la vérité et les idéaux qu’il a constamment défendus au sein de notre famille politique.
Homme de détermination, le Doyen Jean KONAN BANNY n’a jamais accepté la compromission pour son Parti et ceci au plus fort de la tourmente engendrée par le coup d’Etat ignominieux de 1999.
Modèle de fidélité militante, Jean KONAN BANNY est resté par son exemplarité, une boussole pour les nouvelles générations de militants.
Son parcours et sa vie politique sont un enseignement vivant pour les nouvelles générations du PDCI-RDA.
Grand Homme d’Etat, son parcours politique exemplaire le conduit à participer en tant qu’élu à l’Assemblée Constituante de 1959 à 1960, à contribuer à l’élaboration des Constitutions ivoiriennes instaurant en 1959 un régime parlementaire et en 1960 un régime présidentiel encore en vigueur.
Membre du premier gouvernement de notre pays, il a aux côtés du Président Félix Houphouët-Boigny, apporté sa pierre à l’édification de la nation dans le droit fil de son engagement militant à l’émancipation des peuples africains.
En effet Jean KONAN BANNY fus dès l’âge de huit ans, de ces adolescents engagés dans la lutte anticoloniale qui a forgé en tant que colleur d’affiches du Parti, son courage, son abnégation et son sens des responsabilités.
Etudiant, il a continué le combat pour l’émancipation dans l’Association des Etudiants de la Côte d’Ivoire en France (AECIF) puis dans l’Union Générale des Etudiant de Côte d’Ivoire (UGCI) l’Association des Étudiants RDA.
Rentré au pays, son souci pour l’indépendance mènera Jean KONAN BANNY à être membre fondateur de la Jeunesse du Rassemblement Démocratique Africain de Côte d’Ivoire (JRDACI).
Victime des incompréhensions politiques, il a connu sans faiblir les affres de l’embastillement de 1963 perdant ainsi les portefeuilles de Secrétaire d’Etat à la Jeunesse et au Sport, qu’il a occupé de 1959 à 1960, puis celui de Ministre de la Défense et du Service civique de 1960 à 1963.
Réhabilité, il a renoué avec la profession d’Avocat avant d’être promu à nouveau membre du Gouvernement de 1980 à 1990 en qualité de Ministre de la Défense et du Service Civique.
A cette fonction, il a contribué à la construction d’une armée républicaine et bien formée.
Au titre du Service Civique il a su constituer une armée de réservistes, préparer les jeunes sans qualification aux métiers techniques et agricoles tout en renforçant le civisme dans la conscience collective. Il fut le précurseur de l’autonomie de la jeune fille en milieu rural par la promotion du service civique féminin qu’il su mettre en place avec l’assistance technique israélienne.
Au niveau du développement local, Maire de Yamoussoukro, son leadership et son charisme ont fait de lui, le premier Président de l’Union des Villes et Communes de Côte d’Ivoire (UVICOCI).
Devenu Ministre Résident du District Autonome de Yamoussoukro, il a également contribué à jeter les bases du transfert de la capitale politique.
De colleur d’affiches dans sa prime jeunesse, Jean KONAN BANNY a su gravir tous les échelons, être membre de toutes les instances de notre Parti.
Malgré les vicissitudes inhérentes à la vie politique, Jean KONAN BANNY a su rester un militant authentique, une référence et une icône du PDCI-RDA.
Dès notre rencontre en ma qualité de Président National du Mouvement des Étudiants et Élèves de Cote d’Ivoire(MEECI), structure spécialisée du PDCI-RDA, suite à notre demande expresse de rejoindre le Comité Exécutif du Parti, afin d’affirmer la pleine et entière appartenance de cette jeunesse militante au Parti et d’approfondir notre formation politique, je fus impressionné par la précision, la tonalité avec lesquelles il prononça mon nom GUIKAHUÉ.
Je découvris alors, la dimension culturelle de l’aîné Jean KONAN BANNY.
Homme de culture, redoutable maître de la parole, grand tribun, polyglotte accompli, Doyen, tu fus non seulement maître de la langue de Molière et de Shakespeare, mais aussi maître de nombreuses langues africaines: Dida avec les Didas, Malinké avec les Malinkés, Ebrié avec les Ebriés, Wolof avec les Wolofs, Ashanti avec les Ashantis, Moré avec Morés, Bété avec les Bétés. Ce n’est donc pas un hasard si tu fus l’avocat des humbles et des opprimés, de la veuve et de l’orphelin.
Maître de toutes nos cultures et coutumes, rien de ce qui est africain ne te fut étranger.
Les images des séances de travail que nous avions avec vous, me reviennent encore comme si c’était hier.
Nous étudiants, assis en face de Camille ALLIALI, Maurice SERI GNOLEBA, Jean KONAN BANNY, LANZENI COULIBALY, LAURENT DONA FOLOGO, Alphonse DJEDJE MADY, BALLA KEITA, Bernard EHUI KOUTOUA et Gilles LAUBHOUET pour défendre nos programmes d’activités et convaincre. Merci pour la formation.
Le PDCI-RDA perd avec ta disparition, un farouche défenseur. Les militantes et militants du PDCI-RDA sont déboussolés, en cette période où le Président Henri KONAN BEDIE, sonne la mobilisation générale, ta silhouette rassurante va nous manquer.
Président Henri KONAN BEIDE yako!
Doyen Camille ALLIALI, courage. Vous perdez un compagnon de tous les jours.
Épouse BANNY, enfants BANNY, frères et sœurs BANNY, séchez vos larmes!
Militantes et Militants du PDCI-RDA, séchons nos larmes!
Jean, la Côte d’Ivoire et le PDCI-RDA ton Parti te témoignent une infinie reconnaissance pour l’œuvre immense qui fait de toi un immortel.
L’immortalité n’est pas une aventure qui survient après la mort. Elle se forme dans le temps et dans l’exemplarité des actes posés.
Puissent tes œuvres et ta pensée nous servir de viatique.
Notre famille politique vient de perdre en toi, un homme de probité et de conviction qui a marqué la vie du parti et nombre de ses militants.
Dans ces moments d’affliction où nous jette ta disparition, porte le témoignage de notre fidélité à Félix Houphouët-Boigny qui, sur le seuil de la maison de lumière, en présence du maitre de la vie et de la mort, te dira l’Akwaba dans un monde où tu es redevenu une Etoile qui scintille au Royaume Céleste.
Adieu Doyen !!
Adieu !!
Pr. Maurice KAKOU GUIKAHUE
Secrétaire Exécutif du PDCI-RDA