Samedi 14 septembre-Giga meeting de l’opposition significative au parc des sports : Voici l’intégralité du discours de Maurice Kakou Guikahué
Je ne vais pas vous faire un long discours. Je vous dis merci au nom du président Henri Konan Bédié et du président Laurent Gbagbo qui sont les initiateurs de cette rencontre. D’habitude, vous nous appelez pour nous reprocher qu’on est dans les bureaux pour faire des discours. Cela remonte à hier. À partir d’aujour’hui, on reste debout. Cette rencontre est un meeting de préparation et d’introduction. Vous nous avez honorés, en venant nombreux. Même si vous n’étiez pas nombreux, le fait que des militants du Pdci et ceux du Fpi font un meeting ensemble, c’est historique, c’est déjà gagné. A cela, vous avez ajouté la mobilisation. Félicitations ! Nous, nous consommons local. Nous avons voulu parler aux gens d’Abidjan. Des gens voulaient venir de l’intérieur, nous leur avons demandé de rester sur place là-bas car nous irons dans ces zones. Nous voulons voir ce que vaut Abidjan, en termes de mobilisation. C’est un entraînement. On ne vous a pas transportés pour vous rendre ici. Il n’y a pas d’eau, pas de sardines, pas de riz, pas de pain, sans argent mais vous êtes venus. Vous êtes venus parce que vous voulez le changement en Côte d’Ivoire. La Cei doit changer. La Carte nationale d’identité doit être gratuite. On ne doit plus emprisonnez de député en Côte d’Ivoire sans que l’immunité parlementaire ne soit levée. On ne doit plus envoyer de gens encagoulés pour arrêter des dirigeants politiques. On ne doit plus interdire à un homme politique de faire des discours en public. Etes-vous d’accord ? (Applaudissements dans la foule). C’est pour cela que nous vous avons appelés. Vous avez réalisé une prouesse. En une semaine, on vous a annoncé la tenue du meeting et voilà, vous êtes venus nombreux. On vous a dit que la sécurité ne serait pas garantie. Certains ont hésité mais aujourd’hui, ils ont vu la réalité. Comme ceux qui m’ont devancé à ce pupitre l’ont développé, dans ce pays, il faut qu’il y ait la réconciliation. Un président vient au pouvoir pour gérer les hommes. Houphouët nous a toujours dit qu’«il n’y a de richesses que d’hommes ». Tu vas faire des ponts, des gratte-ciels, des Chu, réparer tous les puits, offrir des millions aux gens mais si les cœurs sont noirs, rien ne pourra marcher. Il nous faut donc aller à la réconciliation. C’est pour cela que nous sommes venus à ce meeting pour vous dire que les présidents Henri Konan Bédié, Laurent Gbagbo, l’ex président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro et le ministre Charles Blé Goudé ont opté pour cette posture identique de réconcilier les Ivoirines. Il est donc clair que cette posture d’annoncer la réconciliation est dans l’intérêt de tous les fils et toutes les filles de notre pays. Il faut se réconcilier pour que la paix véritable arrive. Sans stabilité, sans paix, il n’y a pas de développement. La restauration de la réconciliation est facteur de l’instauration d’un climat apaisé. Chers militants, chers compatriotes, il est plus que nécessaire de se libérer des entraves du passé. Ce qui est passé est passé. Nous devons regarder l’avenir, en posant deux actes pour lesquels, je vous demande déjà de vous mobiliser.
Le premier acte, c’est la libération complète de tous les prisonniers de la crise postélectorale. La loi d’amnistie qui a été promulguée le 06 août 2018, à la veille de la fête de l’Indépendance par le président Alassane Ouattara, en faveur des personnes poursuivies pour des infractions commises en lien avec la crise postélectorale, qu’elle soit appliquée également aux militaires. Ce ne sont pas les individus qu’on amnistie, c’est un fait qu’on amnistie. L’amnistie, c’est de tout effacer, tout oublier. Si tu enlèves certains que tu laisses d’autres, c’est que tu n’as rien oublié. L’amnistie doit être complète pour que tout le monde puisse être libéré.
Le second acte à poser dans l’optique de la réconciliation, est que le président Laurent Gbagbo et le ministre Charles Blé Goudé qui ont été acquittés de crime contre l’humanité reviennent en Côte d’Ivoire. Et avec eux, tous les exilés parce que l’article 22 de la Constitution interdit à tout Ivoirien d’être en exil. Il faut que les procès politiques contre des adversaires politiques prennent fin. Houphouët-Boigny a dit qu’on fait la politique pour vivre. C’est pour cela qu’il faut se réconcilier. Quand vous avez un adversaire, il faut prier tous les matins pour qu’il vive pour voir comment vous agissez afin qu’il vous donne raison. S’il est mort, qui viendra vous juger ? Ce meeting est le premier du genre. Il y en aura d’autres. Prochainement, c’est “Opération inondation’’ du Plateau avec le stade Félix Houphouët-Boigny. La réconciliation vraie et la paix qui constituent la seconde religion pour la Côte d’Ivoire prônée par le président Houphouët-Boigny sont à ce prix. Au nom de tous les organisateurs, je voudrais vous dire merci d’être venus, d’avoir bravé la pluie. Quand vous avez renversé les chaises sur vos têtes, à partir de la tribune, c’est un spectacle fabuleux dont on peut faire un film.
Sercom Pdci-Rda