Rencontre Bédié-Gbagbo à Bruxelles : Pr Maurice Kakou Guikahué (Pdci) fait des précisions et des révélations…
2e partie de l’interview publié hier mercredi 31 juillet 2019.
Monsieur le ministre, vous venez de présider la 137ème session du Secrétariat exécutif du Pdci-Rda, est-ce qu’on peut savoir les sujets que vous avez abordés ?
Comme d’habitude, nous avons fait cette session ordinaire et le point central que nous avons abordé, c’est le programme d’activités des Ufpdci urbaines et rurales. Dans le cadre des diligences éditées par le président du parti, il fallait que toutes les structures spécialisées se mettent en mouvement. Déjà les Jpdci ont commencé, les Ufpdci vont leur emboiter le pas. Un programme prenant en compte le prochain trimestre, a été adopté. Voici le point central. Nous avons aussi fait beaucoup d’informations. La première, c’est la rencontre entre le président Bédié et le président Laurent Gbagbo à Bruxelles hier (Ndlr lundi dernier), une rencontre qui s’est bien passée. Déjà nous avions préparé cette rencontre depuis mon passage en mai à Bruxelles avec le président Laurent Gbagbo. Et cette fois-ci, ce sont les présidents eux-mêmes qui sont partis finaliser ce qui était déjà en cours. Avant cela, nous avons déjà une équipe de travail entre le Fpi et le Pdci-Rda. Nous pouvons en parler maintenant d’autant plus que la rencontre a eu lieu. Et un grand travail de préparation de fond qui a été fait. Aujourd’hui, nous attendons le retour de Dr Assoa Adou qui a participé à la rencontre et nous allons accélérer le mouvement tout juste après les tournées que je fais dans les zones. A partir de la rentrée, attendez-vous à voir le Pdci-Rda et le Fpi mener des actions conjointes. Pendant ce temps, nous travaillons depuis le temps. Nous avons renforcé notre collaboration avec Eds en ce qui concerne la Cei. A cette 137ème session du Secrétariat exécutif du Pdci-Rda, nous avons donné aussi des informations sur la Cei. Aujourd’hui, le projet de loi est passé en plénière à l’Assemblée nationale. Nous avions eu un débat et l’explication de fond que nous avons donnée, c’était de faire en sorte qu’on ait un texte consensuel. Nous avons appelé les députés à voter contre. Il y a eu un vote. Ceux qui ont voté pour étaient 124 ce qui représente 59, 6 % des votants et nous qui avions voté contre, nous étions 84, ce qui représente 40, 03% des votants. Le texte a donc été rejeté à 40, 03 %. Si c’était un texte organique, il ne passait pas. Parce que nous sommes au-delà du tiers de l’Assemblée parce qu’un texte organique nécessite 2/3. Donc en matière de mobilisation, l’opposition parlementaire a mobilisé 84 députés sur 94 ce qui fait un taux de participation de 89 % et le Rhdp a mobilisé 124 personnes sur 153, ce qui fait un taux de participation de 81%. Ce qu’on peut dire, c’est que c’est un texte qui n’est pas consensuel. Parce que 40% de la représentation nationale est contre le texte. Il a été transmis au Sénat pour que le Sénat aussi en dise quelque chose. Nous sommes dans un processus démocratique, nous allons utiliser les voies démocratiques constitutionnelles pour continuer le combat parce que la Cei doit être réformée. Ce n’est pas seulement une recomposition, c’est une réforme. J’espère que les tenants du pouvoir devraient avoir une oreille attentive. Parce que que 40% du parlement rejette le texte, c’est qu’il est loin du consensus. Or la Cour africaine a demandé que ce soit un texte consensus, or nous n’avons pas eu le consensus.
Dans le point 16 du communiqué final de Bruxelles, les présidents Bédié et Gbagbo ont également parlé de la réforme de la Cei. Est-ce que cela veut dire que ce point est fondamentalement important à leurs yeux ?
Ce point est fondamental d’autant plus que si vous vous rappelez, ce point fait partie des diligences que le président du parti a édité pour le Secrétariat exécutif à la réunion du Bureau politique du 25 juin. Il a dit de faire aboutir la réforme de la Cei en collaboration avec Eds qui était déjà la plate-forme du Fpi. Il avait ajouté Lider et nous-mêmes. Nous sommes en train de travailler là-dessus. Maintenant après la rencontre avec le Fpi, cela renforce la collaboration. C’est vraiment l’élément central de notre collaboration pour les mois qui viennent.
A Bruxelles, le communiqué final n’a nulle part fait cas d’alliance ?
Nous ne sommes pas encore au stade de l’alliance. Nous sommes vers une convergence. Je le répète, le président Gbagbo m’avait dit en mai dernier que c’est la marche qui améliore la démarche. C’est la façon de marcher qui améliore la démarche. La rencontre Bédié-Gbagbo est un saut qualitatif important dans la réconciliation. Ce que je peux vous dire, selon les informations, les messages que nous recevons, les bases sont prêtes. Cette fois-ci, les bases sont en avance sur le sommet en ce qui concerne le rapprochement Fpi-Pdci contrairement au Rhdp où nous étions obligés de forcer la base à nous suivre. Cette fois-ci, la base nous a dépassés et nous risquons de courir derrière la base. On ne parle pas d’alliance. Le président Bédié a fait sa plate-forme. Nous vous invitons le jeudi matin (Ndlr demain) pour la signature. La plate-forme de Gbagbo c’est Eds. Gbagbo a une plate-forme qui est Eds, Bédié va avoir sa plate-forme et les plates-formes vont converger. Nous allons faire un partenariat de toutes les plates-formes de l’opposition pour aller ensemble. Maintenant si cela débouche sur une alliance, tant mieux mais une alliance bien préparée.
Propos recueillis par Gilles R. O, D.S et DKM