Côte d’Ivoire-bâillonnement du peuple: Samba David et 5 membres de la Société civile arrêtés avec la complicité de la Secrétaire d’Etat chargée des Droits de l’Homme, Aimée Zébéyoux
Samba David, coordonnateur général de la coalition des indignés de Côte d’Ivoire et cinq autres personnes viennent d’être arrêtés par des hommes en arme. En effet, ils étaient allés pour répondre à un rendez-vous à la Commission électorale indépendante (CEI) ce mardi 23 juillet à 10 heures. Quel rôle a bien pu jouer Aimée Zebeyoux, la secrétaire d”Etat chargée des Droits de l’homme ?
Pulcherie Edith Gbalet, présidente d’Alternative citoyenne ivoirienne (ACI) explique le film de l’arrestation et exige leur libération. « La semaine dernière la présidente nationale des droits de l’homme et la secrétaire d’Etat chargée des droits de l’homme nous ont approché Samba David et moi pour nous demander de surseoir au sit-in. Et nous leur avons dit que pour le faire il nous fallait des assurances. C’est ainsi qu’ils nous ont dit qu’ils allaient prendre des rendez-vous avec les plus hautes autorités et nous revenir », a expliqué Pulcherie Edith Gbalet.
A l’en croire, « le dimanche 21 juillet Samba David m’appelle pour me faire savoir que la secrétaire d’Etat chargée des droits de l’homme voulait nous rencontrer le dimanche soir à 19 heures 30. Ayant déjà un autre programme, je lui ai demandé de me représenter étant donné qu’il connaissait les points de revendication. C’est ainsi qu’il s’en allé. Ensuite il m’a dit qu’il avait accepté de suspendre le sit-in sous prétexte qu’il devrait avoir des discussions ».
« Et je lui ai rappelé que les autorités nous avaient déjà fait des fausses promesses lors des discussions du mouvement Gillet orange en son temps. J’ai donc souhaité qu’une date nous soit indiquée pour qu’on informe la population. Mais étant donné qu’il avait déjà donné son accord, j’ai accepté sans hésitation. C’est à la suite que nous avons fait une déclaration commune pour dire que le sit-in était suspendu et que nous allions entrer dans la phase de discussion avec le gouvernement », a-t-elle fait observer.
« Hier lundi 11 juillet Samba me dit qu’on a rendez-vous ce mardi 22 juillet à 10 heures avec le secrétaire exécutif de la CEI. Je lui ai demandé quelle était l’utilité étant donné qu’elle ne peut pas résoudre notre problème. Et j’ai décidé de ne pas partir. Il m’a néanmoins demandé de me faire représenter. J’ai donc désigné mon assistante Nadège Konan et Ange Adiko, un autre président de ACI », a-t-elle détaillé.
Arrestation Samba David et rôle de Zebeyoux ?
« A ma grande surprise ce matin peu avant 10 heures, je reçois un appel de Daleba, l’adjoint de Samba qui me dit qu’ils sont à la CEI et qu’il y avait un dispositif sécuritaire impressionnant là-bas. Néanmoins, qu’ils étaient sur le point d’être reçu et qu’après ils avaient rendez-vous au ministère de l’intérieur. Je lui ai donc dis de me tenir informé s’ils finissaient afin que nous fassions chemin ensemble au ministère de l’intérieur », a confié Pulcherie Gbalet.
« A ma grande surprise à 10 heures, il m’envoie un message pour me dire qu’ils venaient d’être arrêtés. Je tente de les rappeler en vain. Ils n’ont rien fait pour être arrêtés ; ils ont simplement répondu au rendez-vous. Il faut qu’ils soient relâchés. Ils sont au nombre de six. A savoir, Samba David, son adjoint Daleba Nahounou, mon assistante Nadège Konan, Ange Adiko, un des présidents de ACI, et deux autres que je ne connais pas », dit-elle la gorge nouée.
Ce n’est pas la première fois que l’activisme d’Aimée Zebeyoux est pointée du doigt. La magistrate avait surpris plus d’un, lors des pourparlers entre le pouvoir, l’opposition et la société civile, pour son extrémisme. Certaines informations crédibles font état de ce que c’est elle qui a suggéré au Premier ministre Amadou Gon Coulibaly dont elle s’est considérablement rapprochée, d’octroyer un poste au Conseil supérieur de la magistrature, en vue de contrebalancer l’indépendance de l’Ordre des bâtonniers, au sein de la future probable CEI.
De leur côté, les proches de Zebeyoux rejettent toute implication de cette dernière dans ces interpellations. “Elle a offert sa mission de bons offices es qualité. Cela ne saurait être considéré comme une intrigue politicienne”, à rétorqué l’un de ses proches au secrétariat d’État.
Avec afriksoir.net