Les vérités crues de Yasmina Ouégnin au régime Ouattara: «Le bureau de l’Assemblée nationale n’est pas le bureau d’Amadou Soumahoro où il peut recruter son petit frère comme chargé du protocole»
L’honorable Yasmina Ouégnin, député de Cocody, a profité de la conférence sur la situation sécuritaire du pays, co-animée par les porte-paroles des 3 groupes parlementaires de l’opposition que sont PDCI-RDA, VOX POPULI et Rassemblement, pour dénoncer et rétablir la vérité au niveau du blocage de la mise en place du bureau de l’Assemblée nationale. Africanewsquick.net a retranscrit les propos de la député de Vox populi, pour vous.
«Je voudrais rappeler certaines choses (…) On entend dire que vous les groupes parlementaires de l’opposition, vous avez boycotté l’élection du président de l’Assemblée nationale, pourquoi est-ce que vous voulez entrer dans son bureau? Ce n’est pas son bureau. Ce n’est pas son cabinet, ce n’est pas son secrétariat, ce ne sont pas ses adjoints. C’est le bureau de l’Assemblée nationale en tant qu’institution de la République. C’est un des organes directeurs. Il y a plusieurs organes comme le bureau de l’Assemblée, la conférence des présidents, les bureaux des commissions, etc. Ce sont des institutions. Ce n’est pas le bureau du président Amadou Soumahoro où il peut embaucher la secrétaire qu’il veut, où il peut nommer son petit frère comme son chargé du protocole. C’est de cela qu’il s’agit. Le bureau de l’Assemblée nationale est une institution. En 1995, quand le président Charles Bauza Donwahi a été élu président de l’Assemblée nationale, cette élection avait été boycottée par l’opposition parlementaire d’alors, le Rdr et le Fpi. Mais au moment de mettre en place le bureau de l’Assemblée nationale, le président Charles Bauza Donwahi a respecté la configuration politique. Il a donné les postes, pas que l’opposition les revendiquait, mais qui revenaient à cette opposition parlementaire. On n’a pas besoin de réclamer un droit. Les groupes parlementaires Vox populi, Rassemblement et Pdci-Rda ne demandent pas plus que ce que les textes leur permettent d’avoir. Ils ne les demandent pas pour des intérêts égoïstes ou personnels. C’est au sein de ces organes-là que nous pouvons diriger l’Assemblée. Au lieu d’attendre une séance plénière portant sur un texte de loi où on serait 90 à lever la main pour voter NON, dans l’intérêts des populations, il y a des débats au sein du bureau de l’Assemblée, au sein des bureaux des Commissions, où nous pouvons aussi dire Non, toujours dans l’intérêt des populations. Et c’est ce droit-là qu’ils nous ont retiré. Prenons le cas tout simple où il s’agissait de la levée de l’immunité des collègues Jacques Ehouo et Alain Lobognon, pour que cela ne soit pas possible, il a fallu que tous les groupes parlementaires soient dans le bureau, parce que ce débat n’a pas eu lieu en plénière mais au sein du bureau de l’Assemblée nationale. Donc, il ne s’agit pas de prendre son personnel, il s’agit de faire appliquer des textes de loi. Si les députés jouissaient des prérogatives légales pour travailler, mais c’est vous les populations ivoiriennes qui seraient fières de vos députés (…) ce sont des acquis démocratiques que nous revendiquons. A quand le retour des groupes parlementaires de l’opposition à l’hémicycle? Nous ne pouvons pas assister et cautionner les viols des lois de la Constitution et des textes de l’Assemblée nationale».
Propos retranscrits par Gilles Richard OMAEL