Côte d’Ivoire: Alassane Dramane Ouattara, assassin unique de la démocratie… (Coup de gueule de Gilles Richard OMAEL)
1960 à 1990, Félix Houphouët-Boigny, premier président de la République de Côte d’Ivoire, a dirigé le pays avec une démocratie à l’ivoirienne, dès 1980 (des élections au sein du parti unique là où d’autres partis uniques des autres pays continuaient de nommer les députés, les maires) avec le parti unique. Il a mis les régions et les cadres sur le même pied d’égalité. On parlait alors de la géopolitique du Sage d’Afrique. Pour remplacer les coopérants dans l’administration, il a initié une politique d’ivoirisation des cadres avec dosage. Ce qui a permis à de jeunes cadres de son époque de gouvernance et de toutes les régions du pays d’accéder à de hauts postes de responsabilités.
1990, Multipartisme. Félix Houphouët-Boigny s’est mis au-dessus des partis politiques pour devenir le président de tous les Ivoiriens sans distinctions de race, d’ethnie, de parti politique, d’idéologie, de religion, etc.
1993, Houphouët-Boigny décède. Henri Konan Bédié lui succède, selon la Constitution de la Côte d’Ivoire. Ce dernier s’est aussi mis au-dessus des partis politiques pour continuer l’œuvre du Père-Fondateur, Félix Houphouët-Boigny, de 1993 à 1999 où son pouvoir subit un coup d’Etat injustifié et encore aujourd’hui injustifiable.
Du 24 décembre 1999 au 25 octobre 2000, Guéi Robert dirige une junte militaire. Lui aussi se met au-dessus des partis politiques.
De 2000 à 2010, Laurent Gbagbo du Fpi, dirige la Côte d’Ivoire en se mettant comme ses prédécesseurs au-dessus des partis politiques pour être le président de tous les Ivoiriens.
Cependant, de 1990 à 2010, la Côte d’Ivoire a acquis des avancées démocratiques comme les urnes transparentes, le bulletin unique de vote garantissant le secret du vote, la liberté d’expression et de la presse, entre autres.
2011, à la suite d’une crise postélectorale qui a fait plus de 3000 morts, Alassane Dramane Ouattara dit ADO prend le pouvoir. Cet élégant technocrate des institutions de Breton Wood avait suscité de nombreux espoirs du fait qu’il avait vécu aux Etats-Unis pays des libertés et de la démocratie avec à la clef des propositions de solutions aux problèmes des pays africains. Les Ivoiriens dans leur majorité ne pouvaient qu’espérer mieux de lui. Surtout avec l’houphouétisme dont il se réclame.
Malheureusement, il devient le contraire de tous ses prédécesseurs. Le contraire d’Houphouët-Boigny dont il se réclame. Il devient plus dictateur, voire tyran, qu’il accusait Bédié et Gbagbo. Non seulement, dès sa prise de fonction, il instaure une politique, contraire à l’esprit du Père-fondateur, de rattrapage ethnique du Nord du pays, mais surtout, il se fait maintenir président, d’abord président du Rassemblement des républicains (Rdr), ensuite se fait désigner président du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp unifié), son parti politique. Mieux, il veut en faire un parti unique, contraire à l’expression de la démocratie, où tous les Ivoiriens doivent militer ou se voir retirer ‘’le tabouret’’ de l’Administration de l’Etat. Il met toutes les institutions sous ordre. Justice, Assemblée nationale, Cour suprême, etc. Le clou a été de contraindre Soro Guillaume de rendre sa démission vu qu’il n’est plus Rhdp unifié. Le crime contre la démocratie se réalise alors au cours de l’élection du nouveau président de l’Assemblée nationale, Amadou Soumahoro. Par tradition et guidés par le règlement de cette institution, les députés de la Nation votent leur président dans le secret du vote avec un bulletin unique, mais, sous la gouvernance de Ouattara, on a utilisé des bulletins multiples comme dans les années 80-90, surtout qu’on a demandé aux votants de ramener le bulletin de l’adversaire pour justifier leur vote en faveur du candidat du Rhdp. Malgré la protestation de près de 100 députés de 3 groupes parlementaires, le régime Ouattara a continué d’assassiner la démocratie. Pis, Amadou Soumahoro, sous les ordres de Alassane Ouattara, veut changer les règles de nomination au bureau d’Assemblée nationale en faveur du groupe parlementaire Rhdp et au détriment des 3 autres groupes de l’opposition qui regroupent près de 100 députés.
Dès lors, comme l’a dit Tapé Mambo Lucien de la Plateforme de la société civile de Côte d’Ivoire, «si la Côte d’Ivoire brûle aujourd’hui, Ouattara est le seul responsable», nous disons donc que si la démocratie meurt en Côte d’Ivoire, Alassane Dramane Ouattara, dit ADO, est son assassin unique. Sinon, il est encore temps, pour lui, de réviser sa position et faire triompher la démocratie, dans les règle de l’art, pour le bonheur du peuple ivoirien.
Gilles Richard OMAEL