Sénateur Charles Providence Gomis: Les dessous d’une nomination…son beau-fils Thiery Tanoh
Cela paraissait évident. Mais en hommes « élégants », ils n’ont pas voulu laisser transparaître le malaise. Le courant entre le président de la République et Charles Providence Gomis, Ambassadeur plénipotentiaire de Côte d’Ivoire en France ne passait presque plus. Et ce, depuis la démission ou limogeage (c’est selon) de Thierry Tanoh du gouvernement et les tacles de Jean Louis Billon.
Alors que l’ambassadeur aurait promis à Alassane Ouattara que Thierry Tanoh lui restera fidèle et loyal suite à son intervention dans « l’affaire Ecobank ». C’est l’ambassadeur Charles Providence Gomis qui l’a présenté à Ouattara dans l’affaire qui l’opposait à Ecobank où l’Etat par l’entremise de la présidence a joué de tout son poids pour un dénouement heureux en faveur de Thierry Tanoh.
A la suite de cela, le président lui confiera des responsabilités importantes : Secrétaire Général Adjoint de la présidence de la République ; Ministre du Pétrole, de l’Energie et du développement des énergies renouvelables…
Le président sentant Thierry Tanoh s’éloigner de plus en plus de lui au plan politique a fait « injonction » à l’ambassadeur de convaincre son beau-fils afin qu’il revoie sa copie vis-à-vis du RHDP, du moins son adhésion au RHDP. Mais l’ambassadeur ne réussira pas à persuader son beau-fils d’être RHDP. Thierry Tanoh accepte le Secrétariat exécutif chargé des finances du PDCI. Un froid empreint de méfiance s’installe entre le président de la République et son collaborateur, l’ambassadeur Gomis Charles, au point où le président ne le prenait plus au téléphone.
Pendant que les deux beaux-fils sont presque en opposition frontale avec le Président de la République, l’ambassadeur ne pouvait pas être longtemps dans de bonnes grâces. Certains appuis lui seront coupés. Notamment une manne financière de prêt de 30000 euro « hors budget », par trimestre pour la gestion des certaines affaires au nom de la République, une sorte de « budget de souveraineté » de l’ambassadeur sera gelé. Restriction du budget de l’ambassade. Le clou dans l’affaire, c’est que l’ambassadeur n’a pas été consulté pour sa nomination en tant que sénateur. Il apprendra par voie de presse, sa nomination, comme tous ses concitoyens. L’ambassadeur sera à la session inaugurale, le 11 avril 2019, à Yamoussoukro, où les 33 nouveaux sénateurs seront installés. D’ici là, l’on connaîtra certainement le nom du nouvel ambassadeur de Côte d’Ivoire en France.
Les relations au sommet de l’Etat sont pleines de surprises…
F. TAKI, in L’éléphant déchainé n°637 du mardi 9 avril 2019