Résolution de la crise de l’école ivoirienne: Le principal syndicat, la Cosefci, suspend son mot d’ordre de grève pour un mois et appelle «tous les enseignants de Côte d’Ivoire à reprendre le travail dès lundi 25 mars»
‘’… Après moult débats démocratiques, la Cosefci a décidé de la suspension de son mot d’ordre de grève pour un mois à compter de ce 23 mars. C’est le lieu pour la Cosefci d’appeler tous ceux qui sont intervenus dans la médiation, notamment le médiateur de la République, les mamans médiatrices, les parents d’élèves, les associations d’élèves et les diverses personnalités afin qu’elles puissent mettre en œuvre ce qu’ils ont promis. Nous suspendons le mot d’ordre de grève et nous osons croire qu’à l’issue de ces négociations, des solutions concrètes seront apportées à nos cinq points de revendication pour que, plus jamais il n’y ait de revendication dans le secteur éducatif. Faute de quoi nous serons bien obligés de reprendre la grève.
Nous profitons de cette occasion pour noter qu’il y a eu violation des libertés syndicales au cours de cette grève. Nous invitons le gouvernement de Côte d’Ivoire à être un peu plus respectueux des libertés. C’est important pour le rayonnement de notre pays. Il ne faut plus qu’il y ait des emprisonnements. Nous appelons le gouvernement ivoirien dès cet instant à dégeler tous les comptes des enseignants de Côte d’Ivoire qu’il a voulu affamer pour fait de grève. Appelons le gouvernement à réparer tous les dommages subis par nos camarades de Bouaké et nous appelons tous les enseignants de Côte d’Ivoire à reprendre le travail dès lundi 25 mars 2019, sur toute l’étendue du territoire national.’’
Tel est le contenu de la déclaration faite par le porte-parole de la Coalition des syndicats du secteur éducation formation (Cosefci) à l’issue d’une AG peu houleuse qui a duré environ deux heures. Bien avant, M. Attaby a fait le point de la situation à l’ouverture de la réunion. Il a fait cas des démarches et rencontres avec des médiateurs et six membres du gouvernement. Tous avaient plaidé pour la reprise du travail mais la Cosefci leur avait souvent opposé la formulation d’un engagement ferme du gouvernement à ouvrir un vrai dialogue avec les grévistes. La coalition en a profité pour glisser quelques préalables à l’ouverture de négociations : la libération des syndicalistes emprisonnés, le dégel de tous les comptes, le dédommagement de ceux qui ont perdu des biens. Des engagements ont été pris par le gouvernement et pour montrer patte blanche, des syndicalistes ont été libérés. Ils ont même été présentés au cours de l’Assemblée générale.
Le mot d’ordre de grève levé, les discussions peuvent maintenant commencer sous la houlette de la primature comme réclamé par les grévistes. Aucune date n’a été donnée mais les enseignants ont décidé de montrer leur bonne foi. Dans tous les cas, ils donnent au maximum un mois pour tout boucler. Des participants avaient pour la plupart campé sur deux semaines avec rétention des notes. In fine, le bureau de la coordination a dû négocier un mois avec rétention des notes comme autre moyen de pression.
Selon M. Attaby, l’impact financier des revendications sociales se chiffre à 88 milliards de FCFA !
Avec SD à Abidjan