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Côte d’Ivoire-Défense: Le général Alassane Ouattara couve son armée… met Hamed Bakayoko de côté et gère avec son frère ‘’Photocopie’’

Côte d’Ivoire-Défense: Le général Alassane Ouattara couve son armée… met Hamed Bakayoko de côté et gère avec ‘’Photocopie’’

Attentiste quant à la situation de son armée, le chef de l’Etat peine à sous-traiter les dossiers militaires au ministre de la défense. Analyse.
Votée en 2016, la nouvelle loi de programmation militaire connaît de nombreux retards dans sa mise en œuvre, un facteur dont les conséquences plongent le ministère de la défense piloté par Hamed Bakayoko dans la tourmente.

Retard
Dans son principe, cette loi votée en 2016 avait prévu le déblocage de 2000 milliards F CFA (3 milliards €) sur cinq ans à raison de 400 milliards F CFA chaque année pour équiper et doter les différentes forces du pays en matériels et en logistique. Ces budgets tardent toutefois à être débloqués dans les temps, ces derniers étant directement gérés par la présidence.
Chef des armées, Alassane Ouattara tient en effet à contrôler l’utilisation de ces fonds et gérer les priorités. Il s’en remet pour cela aux sécurocrates du Conseil national de sécurité (CNS) ainsi qu’à Birahima Téné Ouattara alias « Photocopie », ministre d’Etat chargé des affaires présidentielles, et à son directeur de cabinet, Fidèle Sarassoro. Frère du chef de l’Etat, « Photocopie » a vu accroître ces prérogatives sur ces dossiers ces derniers mois. Il gère et coordonne la plupart des dépenses militaires tout en faisant office de patron des services secrets.

Prérogatives
De fait, Hamed Bakayoko, pourtant bras droit du chef de l’Etat et grand maître de la Grande loge de Côte d’Ivoire (GLCI), n’a qu’un droit de regard limité sur les budgets le concernant. Faute de maîtriser ses fonds, le ministère se trouve dans l’incapacité de régler ses prestataires. Plusieurs d’entre eux, notamment chargés de rénover et de réhabiliter les casernes du pays, attendent d’être payés depuis septembre dernier. Les acquisitions de matériels ne cadrent pas toujours avec les besoins exprimés par les états-majors. Quant aux arbitrages demandés par Hamed Bakayoko, ils se font régulièrement attendre.
Pour tenter de contourner l’obstacle, le ministre tente de jouer sur sa proximité avec le président ivoirien. Toutefois, les chefs militaires et les officiers supérieurs privilégient le palais d’Abidjan pour négocier. Pour l’heure, le ministère de la défense a prévu de lever 500 milliards F CFA pour financer les programmes retardés ou gelés par la présidence, à commencer par le financement du départ en retraite de plusieurs centaines de cadres des Forces armées de Côte d’Ivoire (FACI).
Source : La Lettre du Continent N°796 du mercredi 13 mars 2019

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