Lutte contre la corruption: La Côte d’Ivoire distinguée par l’UA, le prix de l’Union Africaine mis en doute… C’est cette Côte d’Ivoire là !? L’UA a plutôt célébré la corruption
La Côte d’Ivoire a été distinguée pour la lutte contre la corruption et la promotion du genre en marge du 32è sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba mercredi 13 février 2019.
Combien de ministres, directeur général ou de directeur d’administration financier ont été interpellés pour corruption ? Que fait-on des rapports annuels de l’Inspection générale d’Etat ? D’autant plus que le président de la République a reconnu lui-même que les concours sont payants et a demandé une enquête en juin 2018 quand il recevait les rapports d’activités 2016 et 2017 de l’Inspection générale d’Etat.
Il déclarait d’ailleurs en ces termes : «J’entends dire que les gens achètent les places dans les concours administratifs. J’ai demandé au ministre de la Fonction publique que j’ai rencontré à mon retour du Rwanda, qu’il n’hésite pas à mettre fin aux fonctions de tous les chefs de services impliqués dans de telles pratiques. Désormais, l’organisation des concours, surtout ceux concernant le recrutement des agents de l’éducation et de la santé, va être examinée de manière plus pointue ».
Jusqu’à ce jour, aucun résultat n’a été donné par les structures commises à cet effet. Depuis 2012, une brigade de lutte contre la corruption a été créée, jamais personne n’a été interpellée. Pourtant, de nombreux usagers sont victimes de rackettes au sein des structures publiques. Jamais, la Haute autorité pour la bonne gouvernance (HABG), structure créé en septembre 2013 en charge de la lutte contre la corruption au plus haut niveau de l’Etat n’a demandé des poursuites contre une autorité ivoirienne.
A tel point que l’on se demande si elle existe encore. Les déclarations de Paul Kagamé, président du Rwanda lors de sa visite en décembre 2018 avait donné une leçon aux autorités ivoiriennes sur la lutte contre la corruption en ces termes : « Le refus d’accepter cette situation d’insatisfaction et trouver l’énergie d’en sortir est la vraie solution. Chaque année, je déclare mes biens. Moi, mes biens sont connus publiquement. Il n’y a aucune manière de lutter contre la corruption que ça. Il était hors de question que la corruption s’installe comme un mode de vie chez nous. (…) lutter contre la corruption est dangereux, mais ne pas lutter contre elle, est plus dangereux ».
Ce prix de l’Union africaine de la lutte contre la corruption en Côte d’Ivoire pose alors de nombreuses interrogations sur la situation de ce fléau en Côte d’Ivoire quand on sait que les résultats des audits d’entreprises publiques n’ont jamais été publiés. En tout état de cause, le trophée a été remis à Daniel Kablan Duncan par Aly Coulibaly, ministre de l’Intégration africaine et des ivoiriens de l’extérieur en présence de Hamed Bakayoko ministre d’état, ministre de la Défense.
Roxane Ouattara, ivoiresoir.net
NB : Le titre est de la rédaction de africanewsquick.net