Affaire « corruption en Côte d’Ivoire’’/Un président de parti politique hausse le ton: «Championnat Ko-lé! Ni té sé, ibé boyé! Que Ouattara parte, s’il n’a pas la solution…»
«La corruption existe partout. Mais il faut se donner les moyens de la combattre. Il faut promouvoir la transparence et la bonne gouvernance (…) Combattre la corruption ne doit pas être sélective. Il faut aller vers les gros poissons. Il ne faut pas voir le citoyen lambda seulement. Chez nous (au Rwanda), la loi s’occupe de tout le monde. Il n’y a pas d’exception. Il y a un médiateur qui est connu de tous et, chaque année, nous faisons des déclarations de nos biens. Moi, mes biens sont connus publiquement. Même mon épargne. J’ai pris les devants des choses et c’est la façon de s’y prendre. Lutter contre la corruption n’est pas facile, mais ne rien faire est pire (…) Comment voulez-vous qu’un entrepreneur puisse évoluer dans la corruption ? (…) Concernant la corruption au Rwanda, quel que soit votre rang, vous subissez la rigueur de la loi. Que vous soyez général de l’Armée, ministre et même Président, vous serez sanctionné. Il ne faut pas punir les petits et laisser les hauts fonctionnaires qui s’adonnent à la corruption ».
Voilà ce que le Président du Rwanda, Paul Kagamé, récemment en visite d’Etat chez nous, a déclaré en toute vérité, le jeudi 20 décembre dernier, face au patronat de notre pays. Et il a été applaudi, ovationné, dans la salle, par nos hauts dirigeants politiques et économiques présents, qui l’ont religieusement écouté.
Nous trouvons, tout simplement, que nos dirigeants devraient ressentir, au fond d’eux-mêmes, dans le peu de dignité qui leur reste, une honte nationale pour le fait de se voir interpellés de cette façon, surtout que le phénomène de la corruption est une pratique connue, courante et galopante chez nous, tellement répandue, que les Ivoiriens sont convaincus qu’ils sont dirigés par un régime de commerçants et de marchands, de gens qui ne sont venus au pouvoir que pour le profit personnel et individuel et qui ne foutront le camp que quand tout sera pillé dans les caisses juteuses de l’Etat qu’ils confisquent.
Quand un Président, d’un autre pays, vient jusqu’à faire de telles leçons sur la moralisation de la vie publique dans un pays qui comme le nôtre, qui le reçoit officiellement, cela en dit vraiment long sur l’état de pourriture extrême qui est celui de la gouvernance actuelle de la Côte d’Ivoire, un pays gouverné par des profiteurs.
Quelqu’un de bien connu l’a déjà dit dans ce pays : « Oh, honte » ! Nous le répétons aujourd’hui : Vraiment, oh honte !
La Côte d’Ivoire est encore pointée du doigt pour son mauvais exemple de gouvernance. Et c’est l’Union Européenne qui a trouvé le mot-valise exact, en disant, dans son récent Rapport incisif sur la Côte d’Ivoire, que le Président Alassane Ouattara et son Gouvernement sont « déconnectés » des réalités ivoiriennes, par un certain nombre de faits notoires qui les épinglent. Ainsi, les nouvelles, ici même et ailleurs, sur nos gouvernants, ne sont pas bonnes du tout.
Pour nous, Rassemblement des Fiers Ivoiriens, la 3ème République ivoirienne pourrit par la tête, et nous pensons que c’est vraiment par la tête qu’il faut la changer, en 2020. Ceux qui nous gouvernent savent très bien qu’ils ont mis le pays en déconfiture par la pratique de la haute corruption, et c’est par la violence qu’ils veulent se donner raison pour se maintenir au pouvoir, à tout prix.
Combien de voyages à l’étranger, quand il part en visites d’Etat ou en visite privées, a déjà fait, par exemple, le Chef de l’Etat lui-même, sans qu’il ne rende compte des deniers publics utilisés et sans qu’aucune autorité indépendante ne lui en demande les comptes ? Tous ces voyages de tourisme politique qu’il effectue à outrance à l’extérieur, en utilisant, sans aucun contrôle, l’argent des contribuables ivoiriens, ne lui ont-ils pas d’ailleurs collé le nom ironisé de Magellan ?
Si donc le Chef n’admet aucun contrôle dans les comptes financiers publics qu’il se taille à l’envi, que dire alors de ses sbires zélés qui fanfaronnent partout avec l’argent de l’Etat, de son gouvernement pléthorique fait à la Ali Baba, des institutions budgétivores et de trop qu’il a créées de toutes pièces (poste de vice-présidence de la République, Sénat, etc.), des marchés publics passés de gré à gré, des impôts excessifs mis sur le dos des contribuables sans qu’on ne leur explique en quoi ils ne doivent que payer, si ce n’est pour les essorer financièrement ?
Pourquoi les Ivoiriens continuent-ils de payer la redevance RTI, qui couvre à 40% les charges de cette chaîne publique, qui est non seulement caporalisée par le régime Ouattara, mais qui ne diffuse que des programmes ennuyeux et sans utilité pour l’esprit ? Pourquoi l’Etat taxe-t-il les citoyens sur les factures d’électricité et d’eau et sur les bulletins de salaire, pour le ramassage des ordures ménagères que les collectivités ne font pas ramasser dans les quartiers ?
Où va, au juste, l’argent collecté par les « Gnambro » dans le circuit des transports ? Où rentre l’argent du racket routier collecté par les forces de l’ordre et sécurité ? Où va vraiment l’argent pris dans les poches des parents d’élèves dans l’actuel système de l’Ecole-business instauré dans le pays ? Pourquoi les factures d’électricité et d’eau augmentent-elles de taux pendant que les Ivoiriens, pour déficit de leur pouvoir d’achat, font attention à leur consommation domestique ?
Vraiment, le régime Ouattara ne fait que bouffer des deux mains et à pleine joue sur le dos des Ivoiriens fatigués de payer les factures sociales sans cesse en hausse, sans même que la soi-disant Cour des Comptes de l’Etat de Côte d’Ivoire, si elle existe vraiment, ne travaille au contrôle dans les dépenses publiques et ne rende publics les résultats de ce travail, s’il est vraiment fait.
Nous disons, alors, que si Ouattara n’a pas la solution à la corruption de haut niveau dans laquelle son régime s’empêtre et qui noie les Ivoiriens, qu’il parte ! Car les Ivoiriens d’en bas, dans leur grand ensemble, ne sont plus loin de crier leur ras-le-bol et dire : On nous a trop volés !
C’est pour changer cet état de choses, qui consiste à changer démocratiquement, par la tête, ce régime incompétent et impopulaire, que les Ivoiriens doivent se mobiliser fièrement, dignement, en 2020, dans le grand courant de la Plate-forme de changement qu’initie le Président Henri Konan Bédié.
C’est un vrai championnat politique de vérité et de démocratie qui a donc commencé à se jouer pour la grande finale de 2020 contre les corrompus qui nourrissent leur régime en se sucrant sur les efforts financiers des contribuables et en suçant le peuple. Et nous disons déjà au régime Ouattara : Championnat Ko-lé ! Ni té sé, ibé boyé !
Sylvain Takoué,
Président du
Rassemblement des Fiers Ivoiriens (R.F.I.)