Affaire prise en charge de Ouassénan, comment Ouattara et la Pisam se sont ridicukisés: Tout sur ces pseudo-factures qui discréditent 3 fois la Présidence
L’affaire aurait pu s’arrêter là. Mais les irrégularités sont si flagrantes qu’elles ne sauraient être passées sous silence. Les pseudo-factures fournies par la Présidence ivoirienne à des médias, pour démontrer qu’elle a pris en charge les frais d’hospitalisation du Général Gaston Ouassénan Koné sont tellement irrégulières qu’elles jettent un discrédit sur cette institution, autant qu’elle dévoilent le peu de rigueur qui y règne.
Les irrégularités frappent tout de suite aux yeux. Sur la pseudo-facture de l’Hôpital américain de Paris publiée par le site de L’Intelligent d’Abidjan très introduit auprès de la Présidence ivoirienne, l’on détecte trois irrégularités flagrantes. Quant à la pseudo-facture de la Pisam, elle comporte au moins deux irrégularités.
Hôpital américain de Paris : Irrégularité 1
Commençons par la plus importante. La pseudo-facture est délivrée pour le compte de la Présidence de la République ivoirienne. Jusque-là aucun problème. Seulement voilà. L’adresse de cette « Présidence » est marquée « La maison Nazounki, 130-132 rue de Normandie, 92400 Courbevoie ».
A Paris, l’adresse de l’ambassade est dans le 16è arrondissement, au 102 avenue Raymond Poincaré, 75116 Paris. En fait, et c’est là où il y a un indice sur toute cette affaire, l’adresse conduit tout droit chez Dr Gnoumou Savagné, un proche du Dr Mamadou Diaby, médecin de la Présidence.
« Si donc la facture était vraiment adressée à la Présidence ivoirienne, elle devrait purement et simplement porter l’adresse de la Présidence et dans ce cas, les services financiers de la Présidence devraient directement verser l’argent sur le compte de l’hôpital. Cela ressemble tout simplement à une facture pour information et non pour être payée », déclare une source médicale.
Irrégularité 2
En effet, la deuxième irrégularité vient justement de la date de délivrance de la pseudo-facture : 30 octobre 2018, soit plus de dix-sept jours après la sortie du patient. « Impossible, les factures se délivrent à la sortie, c’est même une question de bon sens », rectifie notre source. Qui pense que cette date accrédite sa théorie selon laquelle, ce document présenté comme une facture, a été demandé après coup, par La maison Nazouki, pour justifier une quelconque sortie des caisses de la Présidence.
Irrégularité 3
Ce serait donc pour cette raison que la pseudo-facture ne porte aucun cachet, ni signature. Ce qui est impossible, pour une facture normale couverte par la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) en France. « Ce sont des choses sur lesquelles les autorités françaises ne plaisantent pas », soutient notre source.
La pseudo-facture de la Pisam à Abidjan, publiée aussi par Lintelligentdabidjan.info, n’échappe pas aux irrégularités. La première qui saute tout de suite à l’œil est que la pseudo-facture ne porte ni date, ni cachet, encore moins de signature. Autre irrégularité, la facture est libellée en Euros, ce qui est invraisemblable puisque la Pisam délivre ses factures, en CFA et surtout que le client supposé est la Présidence.
Sur la question, voici ce qu’en dit le concerné lui-même : « Le président Bédié a appelé et il a donné 10 millions pour mon évacuation. Mes enfants se sont cotisés et ont obtenu 15 millions et donc ça faisait 25 millions. Avec ces 25 millions, les dispositions ont été prises pour que je sois évacué. Voilà donc comment les choses se sont passées. La Présidence, après, est venue, par le canal de Dr Diaby. Ils disaient qu’ils vont faire mes dossiers pour m’évacuer le lundi. Or on était jeudi, vendredi, samedi, dimanche, et lundi, vous voyez, du gris, je pouvais devenir vert. Donc j’ai été évacué grâce à l’aide du président Bédié et de mes enfants ».
En définitive, il apparaît selon notre source, que cette affaire de prise en charge de Ouassénan est une affaire qui a été montée par des personnes bien connues à la Présidence ivoirienne, avec l’aide de la maison Nazounki en France, sans doute à des fins autres que celle qui devrait bénéficier réellement au concerné. Le président Alassane Ouattara devrait profiter de cette affaire pour « voir un peu plus clair » (expression ivoirienne) dans les factures que lui présentent ses proches.
Emmanuel Gautier, ivoiresoir.net