La Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA), en partenariat avec la Commission Électorale Indépendante (CEI) et la société Meta, a organisé ce mercredi 17 septembre 2025, dans la commune du Plateau, un atelier de formation et de sensibilisation sur l’usage des réseaux sociaux en période électorale.
L’objectif était de renforcer les mécanismes de prévention, de modération, de veille et de coopération afin de garantir un environnement numérique responsable, sécurisé et respectueux du pluralisme. Cet atelier visait également à améliorer la compréhension des politiques de modération de Meta en période électorale, à vulgariser les nouvelles décisions de la HACA relatives à l’usage des réseaux sociaux en Côte d’Ivoire et à encourager une mobilisation multisectorielle en faveur d’un espace numérique apaisé et démocratique.
Le président de la HACA, Me René Bourgoin, a rappelé que « les dérives numériques ne sont pas une fiction, mais une menace concrète. Si elles peuvent faire basculer une élection ailleurs, elles peuvent le faire aussi chez nous ». Selon lui, « les réseaux sociaux peuvent devenir en période électorale des armes redoutables de manipulation ».
Il a ajouté que ces dérives ne peuvent être ignorées car « elles fragilisent notre démocratie, minent la confiance des citoyens et menacent la paix sociale ». Et de préciser, « Nous ne cherchons pas à limiter la liberté d’expression, mais à garantir qu’elle s’exerce dans un cadre responsable, respectueux des lois et protecteur de la dignité humaine ». Pour Me Bourgoin, « sans réglementation, ou sans encadrement digne d’un État souverain, les réseaux sociaux peuvent devenir un facteur de violence, de division et d’ingérence ».
De son côté, le procureur de la République près le tribunal de première instance d’Abidjan, Braman Koné, également directeur de la section antiterroriste, a présenté une communication sur les infractions et sanctions liées à l’usage des réseaux sociaux en période électorale. Il a rappelé que chacun est libre de s’exprimer, mais qu’il convient toujours de se demander si ce qui est publié ne contrevient pas à la loi. « Le pardon n’efface pas l’infraction », a-t-il prévenu, tout en rassurant que des dispositions sont prises pour traquer les auteurs de diffamation et de fausses informations, y compris ceux établis à l’étranger. « Nous sommes déterminés à faire comparaître les personnes qui diffusent des fake news sur le pays », a insisté M. Koné. « Le parquet se dressera contre tout trouble à l’ordre public », a-t-il conclu.
Pour sa part, le directeur des politiques publiques de Meta, Thys Kazad, a indiqué que 3,7 milliards d’utilisateurs accèdent chaque mois à Facebook, dont 204 millions en Afrique subsaharienne. Selon lui, Meta s’efforce de réguler l’usage de ses plateformes en période électorale, en collaboration avec les institutions locales et en tenant compte de leurs recommandations. Il a souligné que l’entreprise suit de près le processus électoral en Côte d’Ivoire, en supprimant ou réduisant la visibilité des contenus qui enfreignent ses standards.
Plusieurs thématiques ont été abordées au cours de cette journée, notamment la modération de contenu, la lutte contre la désinformation, les bonnes pratiques journalistiques et l’usage des réseaux sociaux en période électorale. L’atelier a réuni une soixantaine d’acteurs issus d’institutions publiques et privées, de la société civile et du monde médiatique.