Selon Abidjan. Net douze détenus ont été blessés lundi à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA) au cours d’une émeute déclenchée pour protester contre une mesure de l’administration pénitentiaire, dans le cadre de la lutte contre la drogue en milieu carcéral.
Selon un communiqué de l’administration pénitentiaire, cette mesure visait à réglementer l’utilisation des espaces communs, notamment la cour centrale de promenade, identifiée comme le principal lieu de trafic de substances illicites. « Diverses quantités de drogue ont été saisies dans plusieurs établissements pénitentiaires du pays, notamment à Bouaké et récemment à la MACA », a indiqué Célestin Doheuly Kamin, directeur de l’administration pénitentiaire.
L’application de cette décision a suscité la colère de certains détenus qui, dans un mouvement de protestation, ont démoli des installations, dont les grilles de séparation entre les différents quartiers de la prison. « Douze blessés parmi les détenus ont été enregistrés et immédiatement pris en charge par les services de santé », précise le communiqué.
L’incident a duré environ trente minutes, selon un cadre de la police nationale contacté par l’AFP. L’ordre a été rétabli peu après. Des vidéos relayées sur les réseaux sociaux montrent des scènes de panique dans la cour d’un bâtiment identifié comme la MACA, avec des hommes tentant de fuir sous des coups de feu.
Cet incident survient dans un contexte particulièrement tendu dans les prisons ivoiriennes, où le surpeuplement atteint des niveaux critiques. Avec près de 27.000 détenus pour une capacité bien inférieure, le taux d’occupation carcérale en Côte d’Ivoire s’élève à 297%, l’un des plus élevés au monde, selon le site spécialisé Prison Insider. En 2022, neuf établissements pénitentiaires du pays affichaient des taux d’occupation dépassant les 600%.
La semaine dernière, un détenu avait trouvé la mort par asphyxie et trois autres personnes avaient été blessées lors d’une tentative d’évasion à la prison de Bouaké, précédée de troubles liés à des saisies de drogue dans des colis destinés aux détenus.
Valerie BOUASSAT