Un vent de changement souffle sur la République du Congo alors que Pascal Lissouba, le candidat de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS), remporte l’élection présidentielle avec 61,3% des voix. C’est la première fois que le chef de l’État congolais est élu au suffrage universel entre plusieurs candidats.
Un vent de changement démocratique souffle avec la chute du mur de Berlin, en novembre 1989, et le discours de La Baule, le 20 juin 1990, dans lequel le président français François Mitterrand invite les pays africains à adopter des réformes. L’agitation qui gronde en République du Congo amène le président Denis Sassou-Nguesso à instaurer le multipartisme. Lors d’une conférence nationale, qui se déroule du 25 février au 10 juin 1991, la décision est prise de réduire les pouvoirs présidentiels, de dissoudre l’Assemblée nationale et de former un Haut conseil de la République avant la tenue d’un scrutin. Une nouvelle Constitution est approuvée à 93% lors d’un référendum qui se tient le 15 mars 1992.
Des législatives, le 24 juin et le 19 juillet, permettent à l’UPADS de former un gouvernement, avec l’appui de l’ex-parti unique, le Parti congolais du travail (PCT) de Sassou-Nguesso. Ce dernier arrive pour sa part troisième lors du premier tour de la présidentielle, le 2 août. Lors du deuxième tour, c’est Pascal Lissouba, un ex-premier ministre (1963-1966), qui est victorieux avec 61,3%. Environ 60% des Congolais participent à chacun des tours de ces élections historiques. Insatisfait de la distribution des ministères, le PCT a cependant tôt fait de retirer son appui à l’UPADS. Un gouvernement d’union nationale est formé en attendant un retour aux urnes qui a lieu en mai et juin 1993.
La coalition Tendance présidentielle, dont l’UPADS de Lissouba est la principale formation, l’emporte. Mais la contestation s’élève contre des irrégularités présumées et des violences éclatent entre le gouvernement et l’opposition. Déjà accablée par un endettement important, la République du Congo entre dans une période d’instabilité et de conflits internes, malgré la proclamation de l’état d’urgence le 16 juillet 1993.
source: autre presse