Le président du Rwanda, Juvénal Habyarimana, et son homologue du Burundi, Cyprien Ntaryamira, perdent la vie lorsque l’avion à bord duquel ils prennent place est abattu. Au cours des semaines qui suivront, le Rwanda sera déchiré par des massacres qui feront des centaines de milliers de victimes.
Un accord de paix signé le 4 août 1993 interrompt temporairement la guerre civile qui oppose la minorité tutsi et la majorité hutu du Rwanda. Des différends subsistent néanmoins. Ils prennent des proportions sans précédent à partir du 6 avril 1994, date à laquelle le président Juvénal Habyarimana, un Hutu, est tué lorsque son avion est abattu près de l’aéroport de Kigali. Des milices extrémistes hutu se livrent à des représailles sanglantes, exterminant des centaines de milliers de Tutsi et de Hutu modérés. Une des victimes est la première ministre du pays, Agathe Uwilingiyimana, une Tutsi. Les rebelles tutsi du Front patriotique rwandais (FPR) prendront à leur tour l’initiative, poussant des Hutu à se réfugier dans des pays voisins. L’envergure du carnage amènera les occidentaux à déployer davantage de troupes. Elle incitera également l’Organisation des Nations unies (ONU) à mettre sur pied un Tribunal pénal international à Arusha, en Tanzanie. Selon les estimations, la tragédie aurait fait au moins un demi million de morts et plus d’un million et demi de réfugiés.