De fortes pressions provenant notamment de son parti, le Congrès national africain (ANC), convainquent le président sud-africain Jacob Zuma de quitter ses fonctions le 14 février 2018. Son successeur, Cyril Ramaphosa, s’engage à lutter contre la corruption, un des problèmes à l’origine de la contestation qui a mené au départ de Zuma.
Jacob Zuma participe à la lutte historique qui, au début des années 1990, mène à l’accession de Nelson Mandela au poste de président de l’Afrique du Sud et à la fin du régime de ségrégation raciale (apartheid). Après avoir été vice-président de 1999 à 2005, Zuma accède lui-même à la présidence en 2009. Malgré sa réélection en 2014, le chef de l’État est la cible de nombreuses critiques. Zuma avait été acquitté d’accusations de viol en 2005-2006. Au cours de ses mandats, on lui reproche toutefois de nombreuses histoires de corruption et de népotisme, notamment à l’endroit de ses femmes, maîtresses et nombreux enfants. Il compte également parmi ses proches une riche famille d’entrepreneurs, les Gupta, qui aurait profité des largesses de l’État. D’autre part, la situation économique de l’Afrique du Sud se dégrade, les inégalités se creusant et le chômage atteignant des proportions inquiétantes. En novembre 2017, Zuma souhaite que l’une de ses ex-femmes, Nkosazana Dlamini-Zuma, lui succède à la présidence de l’ANC, dans le but de faire de même à la présidence du pays à la suite des prochaines élections législatives prévues pour 2019. En Afrique du Sud, ce sont les parlementaires qui élisent le chef de l’État. C’est toutefois Cyril Ramaphosa, un homme d’affaires ayant également enseigné le droit, qui remporte la victoire. La possibilité d’un départ prématuré de Zuma s’accentue au début de 2018, alors qu’un vote de non-confiance est demandé. Même des leaders de l’ANC pressent le président de quitter ses fonctions. Après avoir résisté, il se résigne le 14 février et annonce sa démission à la télévision en faisant un appel à l’unité de l’ANC. La nomination de Ramaphosa, qui s’engage à lutter contre la corruption, redonne confiance aux investisseurs. Son arrivée au pouvoir est d’ailleurs marquée par une remontée du rand, la monnaie nationale.